UNITÉ - Au terme d'une campagne rapide et parfois houleuse, Benoît Hamon devient officiellement le candidat du PS pour la présidentielle. Et si la poignée de main entre vainqueur et vaincu paraissait franche, ce soir, il faut encore que l'unité soit durable pour espérer que la prochaine présidentielle ne représente pas un naufrage pour la gauche.
Une poignée de main vigoureuse, franche... et symbole d'une unité retrouvée ? Après la victoire du frondeur Hamon face à l'ancien Premier ministre Valls et à quelques mois de l'échéance présidentielle, l'idée est, pour le PS, aussi séduisante que nécéssaire. Mais est-elle pour autant réaliste ? Dans leurs allocutions respectives, les deux (anciens) adversaires ont tous deux prôné le rassemblement. "Benoît Hamon est désormais le candidat de notre famille politique et il lui appartient de mener à bien la belle mission du rassemblement. Je veux lui souhaiter bonne chance pour le beau combat qui est devant lui", a très tôt expliqué Manuel Valls, après l'annonce des résultats.
Rassemblement : un mot magique qui intervient après une campagne qui n'en restera pas moins rapide et houleuse, entrecoupée de charges parfois virulentes et de différences de point de vue entre les deux hommes que l'on imagine durables. Exemple dès le lendemain du premier tour, où Manuel Valls et certains membres de son entourage ciblaient violemment Benoît Hamon sur son rapport à la laïcité, allant jusqu'à affirmer qu'il existait une "ambiguïté" sur sa position vis-à-vis du communautarisme, quand il n'était pas accusé d'être une caution de l'islamo-gauchisme. Reste à savoir maintenant si cette poignée de main symbolique permettra de réduire le fossé entre les deux hommes et, plus largement, entre les différents courants de la gauche qu'ils incarnent.