QUENELLE ET CIE - C'est lui, le jeune homme qui a donné une légère gifle à Manuel Valls en janvier, à Lamballe. L'entourage du candidat à la primaire de la gauche le décrit comme proche de l'extrême droite bretonne. Un profil que l'examen de sa page Facebook ne fait que confirmer. Ce 9 mars, soutenue par Dieudonné, il vient de déclarer sa candidature à l'élection présidentielle.
Son geste avait fait le tour des télés françaises. Mardi 17 janvier, lors de la visite de Manuel Valls à Lamballe (Bretagne), un jeune homme, sweat à capuche violet et boucles brunes sur le crâne, fait mine de vouloir serrer la main de l'ancien Premier ministre. Pour, au dernier moment, lui appliquer une légère gifle au visage. La seconde d'après, il est violemment plaqué au sol par un garde du corps du candidat à la primaire de la gauche, puis aussitôt emmené en garde à vue.
Rapidement, le profil du jeune homme est cerné. Âgé de dix neuf ans, le dénommé Nolan semble déjà avoir derrière lui un passé de militant régionaliste. Une autre prise de vue de la fameuse gifle, diffusée par "Quotidien", permet en effet d'entendre l'auteur du geste déclarer : "Ici, c'est la Bretagne !".
"Quenelle" et "Bretagne indépendante"
Du côté de l'entourage de Manuel Valls, on assure à LCI que le gardé à vue est membre de "l'extrême droite bretonne". D'ailleurs, selon nos informations, il est effectivement identifié comme un indépendantiste breton et fiché comme "étant susceptible de troubler la sécurité publique".
Un engagement très marqué à droite que l'examen de la page Facebook du jeune Nolan permet de confirmer. Sa photo de profil, d'abord, le représente dans une posture bien connue. Bras gauche tendu vers l'avant et main droite sous le menton, le jeune homme s'affiche en train d'exécuter une "quenelle", popularisée depuis quelques années par l'humoriste controversé Dieudonné. Référence au salut hitlérien, salut antisémite ou simple démonstration anti-système... : si la signification se cachant derrière la "quenelle" reste floue, au moins une chose est sûre : elle demeure un geste pratiqué par les partisans d'Alain Soral et Dieudonné depuis leur création d'un "parti antisioniste", en 2009.
"Un gentil garçon"
Le grand-père de Nolan L.
Autour de cette photo de profil, une bannière reprenant les symboles de la Bretagne - le drapeau et l'hermine - entourant la mention "celtic warriors". Une panoplie achevée par la mention, sous le nom du jeune homme, "Bevet Breizh Dizalc'h", signifiant "Vive la Bretagne indépendante". Parmi ses abonnements et les pages Facebook auxquels il a pu adhérer, le groupe "Patriote breton" ou encore "Reconnaissance par la France de la nationalité bretonne". Ainsi qu'un abonnement à un certain Marc Le Bayon... un activiste indépendantiste qui se présente comme "chancellier au gouvernement du Duché de Bretagne".
Sur les réseaux sociaux donc, le jeune homme ne semblait guère cacher ses opinions. Mais dans sa famille, on ne semble pas vraiment être au courant. Son grand-père, notamment, ancien maire de la commune bretonne de Noyal, décrit Nolan, ce mercredi matin à LCI, comme un "gentil garçon". Etonné du geste de son petit-fils, il dit tout ignorer de ses penchants pour l'extrême droite.
De son côté, Manuel Valls ne compte pas en rester là. S'il a cherché à désamorcer la situation sur le terrain, alors que son service d'ordre maintenait le garçon au sol, il annonce aujourd'hui vouloir porter plainte à son encontre .