"C’est ridicule" : la colère monte face aux routes bloquées de la frontière franco-espagnole

LT
Publié le 27 octobre 2021 à 13h06

Source : JT 13h Semaine

PYRÉNÉES-ORIENTALES – Depuis neuf mois, des points de passage entre la France et l'Espagne sont bloqués par des blocs de béton pour concentrer les contrôles. Aucune date de réouverture n’est pour l’instant prévue, et l'exaspération monte.

Depuis janvier dernier, quatre passages frontaliers des Pyrénées-orientales sont condamnés par des blocs de béton. Les autorités veulent ainsi concentrer les contrôles pour emieux lutter contre le trafic de drogue, le terrorisme et l’immigration clandestine. Cette mesure n’était pas censée durer mais neuf mois plus tard, les routes sont toujours bloquées. Et l'exaspération monte à la frontière franco-espagnole, comme le montre le reportage de TF1 ci-dessus.

"Je vois que de l’autre côté, il y a des vans allemands et étrangers qui ont dû se retrouver dans la même situation que moi en remontant d’Espagne. J’ai de l’amertume et l’impression de marcher sur la tête", assène un habitant face au col de Banyuls bloqué par des blocs de béton. "C’est ouvert aux autres endroits, pourquoi on ne peut pas passer par ici ?", renchérit un retraité espagnol. 

Des entreprises en difficulté

Certains entrepreneurs locaux se retrouvent en difficulté. À l’instar d’Éric Jimenez, qui "ne comprend pas trop la décision". "L’immigration clandestine, elle est piétonne que je sache. Donc ils peuvent passer et bien souvent, ils ne passent pas par cette route mais dans les montagnes", affirme-t-il. Les ouvriers de son entreprise de construction ne passent plus. Ils en ont à présent pour 1 h15 de route au lieu de 30 minutes deux fois par jour, et le temps de trajet est à déduire de leur journée de travail. "J’avais trois chantiers de prévus qui sont en stand-by parce que je ne peux pas faire mes déplacements. Donc je préfère ne pas les faire plutôt que de perdre encore plus de marge", poursuit-il. 

Un peu plus bas, au musée Maillol, Jean-Marie Berta s’inquiète pour la fréquentation du site. "On a à peu près 30% de fréquentation en moins. Ce sont vraiment des gens qui font cette démarche de venir nous voir, de nous trouver", témoigne-t-il auprès de TF1. 

Non loin de là, un vigneron s’approvisionnait de l’autre côté de la frontière. Pour le budget de 40 kilos de grains côté espagnol, il n’en obtient désormais que 25 kilos côté français. Un approvisionnement chamboulé et une frustration grandissante."Depuis le mois de mars-avril, il y a eu énormément de migrants qui sont passés tous les jours. Donc, les migrants, ça ne les arrête pas, les grands trafiquants, ça les fait sourire. C’est ridicule", affirme Jean-Louis Berta. Pour le moment, la préfecture ne donne pas de date de réouverture.  


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