Le phare de Cordouan, "Versailles de la mer" au patrimoine mondial : la visite en images

MM
Publié le 24 juillet 2021 à 13h11, mis à jour le 25 juillet 2021 à 10h56

Source : TF1 Info

CONSÉCRATION - L'édifice multi-centenaire, chargé d'histoire à plus d'un titre, est le dernier phare de France à être encore habité. L'Unesco l'a intégré au patrimoine mondial ce samedi, comme la ville de Vichy.

Plus de 400 ans qu’il domine majestueusement l’estuaire de la Gironde et l’océan Atlantique, quatre siècles que le phare le plus ancien de France émerveille les visiteurs. C'est cette longévité, ainsi que l’architecture remarquable du monument, que l'Unesco a récompensées samedi 24 juillet, en l'intégrant au patrimoine mondial.

Un aboutissement que connait aussi la ville de Vichy, et dix autres grandes villes d'eau européennes, également distinguées par l'agence onusienne. Une consécration saluée par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, qui a souligné une "magnifique reconnaissance pour ces lieux exceptionnels, témoignages de la richesse et de la diversité de notre patrimoine."

Situé entre l'océan Atlantique et l'estuaire de la Gironde, à sept kilomètres du Verdon-sur-Mer (Gironde) et dix de Royan (Charente-Maritime), le "roi des phares", ou "Versailles de la mer", n'a pas séduit que l'Unesco. Car les visiteurs, eux aussi, sont captivés par le lieu. C'est d'ailleurs pour l'admirer qu'une visiteuse est venue en famille ce samedi. 

"On a voulu venir ici, surtout pour nos enfants, qui sont passionnés d'histoire. J'avais vu qu'il était question qu'il soit classé au patrimoine mondial de l’Unesco. On a donc profité d'être dans la région pour le voir", explique-t-elle à TF1, dans la vidéo en tête de cet article. 

Entré à l'inventaire des Monuments historiques en 1862

Comme elle, ils sont environ 24.000 chaque année, hors crise sanitaire, à venir observer le phare. La visite, elle, se mérite : Cordouan ne se dévoile au public qu'à la belle saison, seulement si la mer le veut bien, et en places limitées. 

L'édifice de 67 mètres, imposante tour tronconique de pierre claire, est remarquable à plusieurs titres. Il est ainsi le dernier phare de mer habité en France. Dès 1862, il entrait à l'inventaire des Monuments historiques rejoignant notamment la cathédrale de Notre-Dame de Paris. 

Un bâtiment "à la mesure du pouvoir royal"

Voulu par Henri III pour remplacer une vieille tour à feu anglaise, construit sous Henri IV et rehaussé sous Louis XVI, le phare est inauguré en 1611 comme un bâtiment "à la mesure du pouvoir royal" dans un pays sortant à peine des guerres de religion, précisent à l'AFP les gardiens du lieu. 

L'endroit est d'ailleurs chargé d'histoire. Car c'est à Cordouan que le scientifique Augustin Fresnel a expérimenté sa fameuse lentille en 1823. Deux siècles plus tard, le dispositif de plaques de verre équipe tous les phares du monde, permettant "d'aplatir le faisceau lumineux pour l'intensifier", selon les gardiens.

Un monument propriété de l'État

Le bâtiment, propriété de l'État, est néanmoins géré par le Syndicat mixte pour le développement durable de l'estuaire de la Gironde (Smiddest). C'est  ce dernier, et l'administration française, qui ont porté la candidature du monument à l'Unesco, à partir de 2016, expliquent les services du phare dans un communiqué.

Et de saluer une "une démarche collective" soutenue par la population : "Plus de 13.000 personnes ont rejoint le comité de soutien en ligne", peut-on lire, le texte soulignant aussi que de "nombreuses actions de mobilisation ont également été menées sur le territoire".

Pour obtenir cette consécration de l'Unesco, deux millions d'euros de travaux, supportés par l'État et les collectivités territoriales, ont été engagés. Ils ont permis un renforcement du chemin d'accès, la reprise de pierres rongées par le sel, la restauration de la chapelle. Pour ce faire, maçons, cordistes, sculpteurs et tailleurs de pierres se sont succédé l'hiver, depuis 2019.

Désormais, les services du phare expliquent qu'un "plan de gestion a été mis en œuvre pour gérer durablement le monument, à moyen et long terme, afin de le préserver"

Pierre Courgette, l'un des gardiens, assure à TF1 que désormais, lui et ses collèges vont "continuer à faire le même travail ici, à continuer d'accueillir les gens dans de bonnes conditions avec ce petit bout de renommée en plus".


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