L'invitée politique d'Audrey Crespo-Mara du 26 janvier : Muriel Pénicaud

Publié le 26 janvier 2018 à 8h30, mis à jour le 26 janvier 2018 à 9h27
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Source : L'Invité Politique

TRAVAIL – La ministre du travail est l’invitée d’Audrey Crespo-Mara ce vendredi matin. Elle a notamment abordé le sujet des inégalités de salaires entre hommes et femmes.

Avec quatre grandes réformes menées depuis 15 mois, elle est en plein dans l’actualité. La ministre du Travail Muriel Pénicaud était l’invitée d'Audrey Crespo-Mara ce vendredi sur LCI.

Sur les réformes. "Il faut déjà qu’il y ait la confiance. Il y a eu la réforme du code du travail, le renforcement d’un dialogue social, les partenaires s’en saisissent. La grande œuvre maintenant, est la question de compétences. C’est là-dessus qu’on va mobiliser toutes nos forces. Aujourd’hui, la croissance est robuste et il y a de la création d’emplois. Mais on a besoin que la confiance se traduise concrètement par encore plus de création d’emploi. Pour ça, il faut sur les compétences pour que chacun puisse profiter e cette croissance."

Sur les investissements étrangers. "Aujourd’hui, 2 millions d’emplois en France se font grâce aux investissements étrangers. Notamment dans le domaine industriel. C’est pour ça que c’est si important que le président Macron reçoive les investisseurs. On sent un changement d’attitude, une envie d’investir plus."

Sur l'inégalité de salaire entre hommes et femmes. C’est son nouveau cheval de bataille. D’après le secrétariat d'Etat chargé de l'Egalité entre les femmes et les hommes, les écarts de salaires étaient de 24% tous postes confondus en 2014 et de 9% "à poste égal". Muriel Pénicaud souhaite élaborer dans les deux mois à venir un plan d’action nationale. "La Constitution de notre pays républicain, démocratique, prévoit l’égalité des salaires pour le même travail", dit la ministre. "La  Loi Roudy sur la parité n’est toujours pas appliquée. Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles il y a ces écarts : des stéréotypes sur les métiers dès l’enfance, les filles qui vont vers des métiers moins admirés, un processus de gestion de carrière dans les entreprises qui pénalisent les femmes. C’est pour ça que les femmes ont 25% d’écart de salaire. Il faut la mobilisation de tous : la loi existe déjà, pais ça ne suffit pas." Elle annonce son "plan d’action rigoureux" d’ici "la fin mars" : "Notre objectif,  c’est qu’à la fin du quinquennat, les 9% d’écart ça n’existe pas. Cela c’est un scandale."

La méthode du "Name and shame". Pour arriver à ses fins, va-t-elle pratiquer le "name and shame", cette méthode qui consiste à pointer et publier le nom des entreprises qui n’appliquent pas la loi ? "Je suis quelqu’un de très pragmatique", répond la ministre. "On va se concentrer sur ce qui marche, voir ce qui est fait. Je vais en discuter avec les représentants des entreprises, les salariés, et dans deux trois semaines, on aura deux trois choses fortes."

Sur le délai de mise en application. "Je donne aux entreprises moins de 35 ans (la loi Roudy date de 1983, ndlr), mais maintenant il faut qu’on crée le mécanisme qui fait que ça ne soit plus possible. Rattraper les 9% d’écart de salaire, ça doit être d’ici la fin du quinquennat. Le seul moyen de faire ce rattrapage salarial est de le rattraper sur plusieurs années. Il faut des négociations pluriannuelles, et un plan volontariste dans chaque entreprise."

Sur le congé paternité obligatoire voulu par Valérie Pécresse. "Aujourd’hui, tant sur le plan du harcèlement que de l’égalité hommes femmes, on est dans une évolution de société. La loi doit encourager mais ne peut pas créer. Je ne crois pas qu’on change les mœurs par la loi. Mais je pense que la loi peut amplifier, accélérer, permettre. Mais il  faut faire plus confiance aux gens. "

Sur le sexisme ordinaire en politique. "Ce qui m’intéresse, c’est qu’une remarque comme celle du député LR Robin Reda –"Vous pourriez être ma mère" -, il y a trois-quatre ans, ça n’aurait même pas été signalé. Il y avait beaucoup de remarques sexistes, ça fusait. Maintenant quand on entend ce genre de remarque stupide, ça choque. Moi, ça me rassure que ça choque."

Où sont les femmes ? "Il y a encore du boulot. Les leaders syndicaux sont tous des hommes, côté patronal et salarié. Pourtant, dans les entreprises, au niveau des cadres,42% des cadres sont des femmes. Mais quand on grimpe dans le haut de la direction, on chute à 10%. Être seule avec des homme, comme ca fait 40 ans que ça dure, je suis tellement habituée que je ne ressens plus rien. Ce qui est bien c’est que des hommes le remarquent aussi."


La rédaction de TF1info

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