France-Roumanie 1990 : ce jour où Philippe Saint-André a si peu touché le ballon

Publié le 22 septembre 2015 à 16h57
France-Roumanie 1990 : ce jour où Philippe Saint-André a si peu touché le ballon

SOUVENIRS - Pour parler de la Roumanie que le XV France affronte mercredi pour son deuxième match dans la Coupe du monde (21 heures), Philippe Saint-André a évoqué le "mauvais souvenir" d'une défaite à Auch en 1990. Ce jour-là, PSA connaissait sa première sélection en bleu et Jean-Patrick Lescarboura sa dernière. L'ancien ouvreur tricolore, aujourd'hui âgé de 54 ans, raconte à metronews les coulisses de cette incroyable défaite.

Vous non plus vous n'avez pas oublié ce 24 mai 1990 et cette défaite face aux Roumains à Auch (6-12) ?
C'est un très mauvais souvenir pour moi, car au-delà la défaite, ce match a été mon dernier avec le XV de France (Jean-Patrick Lescarboura a été sélectionné à 28 reprises entre 1982 et 1990, ndlr). Il était placé juste avant une tournée en Australie durant laquelle je suis resté remplaçant. Et puis perdre contre la Roumanie quand même... Même si à l'époque, l'écart de niveau était moins grand qu'aujourd'hui, c'était une énorme surprise de les voir gagner chez nous. Une très mauvaise surprise. 

Que s'était-il passé ? 
Les conditions étaient exécrables. Je m'en souviens très bien, il pleuvait des cordes et ça avait nivelé la valeur des deux équipes. Au début, on a voulu envoyer du jeu et puis, avec le mauvais temps, on a un peu abandonné et on s'est fait prendre, voilà. Faut dire qu'à l'époque, les ballons n'étaient pas comme maintenant. Dès qu'ils étaient mouillés, c'était des savonnettes et donc on ne s'est pas trop amusé à se faire des passes. 

"Saint-André a regardé le match depuis son aile"

Les Roumains avaient-ils fait un bon match ? 
Ils ont su profiter du contexte. Sans se trouver d'excuse, la pluie les favorisait car c'était une équipe avec énormément de vaillance et de densité physique. C'était des joueurs qui détruisaient plutôt que de construire... Et nous, on est tombés dans le panneau ce jour-là.

Philippe Saint-André jouait son premier avec le XV de France. Pas vraiment les débuts rêvés...
C'est le moins que l'on puisse dire. Je me souviens qu'il n'a pas touché beaucoup de ballons le pauvre, car les conditions ne se prêtaient pas trop à jouer au large. Philippe a regardé le match depuis son aile, en étant concerné que de temps en temps. Faut dire que le niveau de cette rencontre était proche de la Fédérale (3e Division)... 

"On a pris une sacrée bronca de la part du public"

Comment s'est passée la sortie du terrain, au coup de sifflet final ?
Vous savez, quand vous perdez face à la Roumanie, on n'est pas applaudis... En plus, le stade était plein, peut-être 10 000 personnes, donc on a pris une sacrée bronca. C'était aussi l'un des derniers matchs de Philippe Dintrans (son dernier, en fait, la rencontre faisant en quelque sorte office de jubilé, ndlr) et on n'était pas loin de Tarbes, sa ville d'origine. Pour vous dire à quel point cette défaite a gâché la fête. 

Comment était l'ambiance dans les vestiaires ?
On savait qu'on allait longtemps entendre parler de ce match (rires). Surtout, on s'est tous regardés en se disant que pour la tournée, c'était cuit, on ne serait pas sélectionnés. C'était rageant car en plus, c'était la première fois qu'on allait pouvoir jouer les Australiens trois fois chez eux. Ensuite, je me rappelle aussi que Fouroux (Jacques, le sélectionneur entre 1981 et 1990) nous avait réservé une très mauvaise surprise.

"Fouroux nous a passé une gueulante monumentale"

C'est-à-dire ?
Après ce match, il était prévu que chacun rentre dans son club. Mais Fouroux, vu le match que l'on venait de faire, nous a fait poireauter dans le vestiaire avant de nous dire que, finalement, on retournait à Gimont, là où on venait de passer le stage. Il était dans une colère monstre et on s'est pris une gueulante monumentale. Après, il nous a tous pris un par un, comme il le faisait si bien à l'époque, avec ses mots, qui blessaient souvent mais qui étaient très justes. On est finalement partis le soir et cette équipe est tout de même allée en Australie où l'on avait même gagné le troisième match de la tournée. 

Une telle mésaventure face à la Roumanie peut-elle se reproduire mercredi ?
Je ne suis pas du tout inquiet pour ce XV de France. Même si Saint-André a fait beaucoup de changements, les joueurs alignés n'ont pas grand-chose à craindre des Roumains. Le souci de cette équipe de France, c'est qu'elle est capable de se mettre au niveau des meilleures nations mais aussi de celles un peu plus faibles. Après, de là à perdre contre la Roumanie, il y a un monde. 

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La rédaction de TF1info

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