Engie, des innovations et des startups pour faire la révolution énergétique

par Mélinda DAVAN-SOULAS
Publié le 12 juillet 2016 à 7h00, mis à jour le 9 mai 2019 à 17h03
Engie, des innovations et des startups pour faire la révolution énergétique
Source : M.D.S.

VIVA TECH - Ex-GDF Suez, le groupe Engie reste le leader français du marché énergétique. Conscient des bouleversements engendrés par les ouvertures des marchés et l'arrivée de nouveau moyen de production, le Français mise désormais sur ses forces vives et des alliances avec des startups prometteuses.

Troisième plus grand groupe mondial de l'énergie, Engie souffre encore d'une méconnaissance du public lorsque l'on sonde les Français. Et pourtant, il s'agit juste du nouveau nom de GDF Suez, né en 2008 de la fusion des deux entités avant de prendre sa nouvelle dénomination l'an dernier. Un groupe présent dans 70 pays à travers le monde et qui a entamé une phase de modernisation de son métier et de son approche. "Engie s'appuie sur trois types de métier : la production et la vente d'électricité; Le transport, la distribution et la vente de gaz naturel; les services aux collectivités locales et aux industriels, que ce soit des services énergétique (réseau de chauffage, de climatisation... notamment pour chauffer le musée du Louvres à Paris), de mobilité (affichage des panneaux aux arrêts de bus)", explique Stéphane Quéré, directeur innovation chez Engie. 

Conscient que le monde de l'énergie est en plein bouleversement, la société française a décidé de repenser son activité, sans pour autant s'en écarter. "On part d'un système avec de grosses centrales électriques, une alimentation en gaz venant d'une source unique. Le tout desservait les particuliers raccordés aux réseaux. Le monde a changé", explique Stéphane Quéré. "On parle désormais d'"efficacité énergétique" pour trouver comment consommer moins, payer moins et le tout intelligemment. L'essor du renouvelable a entraîné des aspects sociologiques, technologiques et écologiques à prendre en compte."

"Développer un maximum d'innovations"

Désormais, chacun veut maîtriser sa consommation d'énergie et la façon dont elle est produite, en produisant parfois quand cela est possible sa propre énergie. Certaines collectivités locales se réclament "territoire à énergie positive" ou "autonome en énergie". Selon le territoire, cela peut être rendu possible par les énergies renouvelables à disposition (solaire, éolien, géothermie, réutilisation des ordures...) pour faire de la chaleur ou du biogaz. De quoi remettre en cause le modèle ancien.

"Chez Engie, nous avons la chance d'avoir parmi nos métiers, les services", martèle le responsable. Et cela engendre tout naturellement une transformation des métiers existants, épaulée par de nombreux savoir-faire qui permettent d'accompagner ce changement. "Celui-ci ne se fera pas comme ça. Il passe en partie par l'apport du numérique et d'autres formes d'énergie, et surtout la volonté de toujours innover", martèle Stéphane Quéré. "Cela passe par le développement d'un maximum d'innovations en utilisant deux grandes sources, les collaborateurs qui peuvent proposer des projets ainsi que des partenariats avec des startups."

Le futur dans l'incubateur Engie

Tout collaborateur du groupe peut proposer une idée de produit. Il se connecte sur la plateforme interne Innov@Engie, renseigne son projet, le décrit, indique à qui il s'adresse et démontre le potentiel possible. Si le service de l'innovation juge que le projet est porteur, alors le collaborateur disposera d'un an pour le mener à son terme et lui donner une réalité. L'idée devient alors un possible produit avec une équipe dédiée qui va pouvoir travailler dans un incubateur. Tous les trois mois, un bilan est fait, avec un suivi et un coaching. Car donner sa chance, c'est bien. Mettre en vente, c'est mieux ! Le business n'est jamais loin...

Actuellement, l'incubateur Engie compte 19 projets, dont sept produits déjà en vente, que ce soit à destination des particuliers ou des entreprises, en France ou à l'étranger comme ce projet d'alimenter en énergie des zones reculées et isolées de Tanzanie, ou bien GreenChannel, une plateforme de financement participatif dédiée à l'énergie afin que des particuliers deviennent acteurs de la transition énergétique par leur investissement. "Tout cela montre la vivacité du vivier d'Engie", clame-t-il.

Main dans la main avec les startups

Sur le salon Viva Tech 2016, Engie présentait sur son stand une vingtaine de startups partenaires. "Elles ont été rencontrées par des entités opérationnelles du groupe. On pousse port qu'il y ait un maximum de rencontres." Cependant, certaines startups ont fait acte de candidature pour être là et rencontrer des responsables d'Engie. Et puis, il y a celles que l'entreprise suit de près sans avoir pour le moment de lien avec, comme Glowee qui a développé un système de bioéclairage sans consommation électrique basé sur la chimie verte (bioluminescence). Il y a également Qarnot Computing et son concept révolutionnaire de chauffage intelligent. Le Q.Rad est en fait un ordinateur dont la puissance de calcul sert à alimenter des serveurs de grands groupes situés ailleurs. Comme des datacenters délocalisés, connectés à internet, mais dont la chaleur dégagée sert à chauffer des logements. A terme, avec toute sa technologie embarquée, ses multiples capteurs, ce radiateur sera en mesure de détecter des mouvements alentours. Un double intérêt pour les bailleurs immobiliers équipés qui rendent leurs bâtiments plus intelligents et moins énergivores, mais aussi pour les entreprises qui obtiennent encore plus de puissance de calcul pour leurs serveurs.

Melinda DAVAN-SOULAS

Il y a également des startups qui ont remporté des appels à projet portés par des unités opérationnelles d'Engie comme Ubiant (qui permet de réguler intelligemment éclairage, chauffage, ventilation... pour une meilleure efficacité énergétique). Le fonds d'investissement Engie investit aussi dans des startups en lesquelles il croit pour les aider à se développer et apporter ainsi une aide à la conquête de nouveaux marchés énergétiques. Ce fut le cas de Sigfox, spécialisé à l'origine dans le suivi énergétique, mais dont le développement d'un réseau bas-débit dédié à l'internet des objets a permis le lancement d'ENGIE M2M en Belgique pour l'installation, l'exploitation et la maintenance d'un réseau cellulaire spécifique.

Un partenariat avec les écoles de Paris

"A l'innovation chez Engie, nous communiquons beaucoup car il est important de montrer aux startups que nous avons envie de travailler avec elle. La rencontre ne se fait pas toujours naturellement. Elle se fait quand il y a des outils (fonds d'investissement, appel à projet...). Des évènements comme Viva Tech (qui s'est tenu du 30 juin au 2 juillet, ndlr) sont des messages clairs que nous voulons les rencontrer et travailler avec elle, faire des deals", explique Stéphane Quéré.

Et tout cela, Engie le fait avec la même mission qu'elle s'est fixée : améliorer la vie énergétique des Français en s'aidant d'un maximum d'atouts. Cela passe aussi bien par des projets locaux comme Please qui joue les conciergeries de quartiers et met en relation commerçants locaux et prestataires pour des services à la personne (gardes d'enfants, réparation, plomberie, retouches, livraison alimentaire, pressing...).

Mais Engie a également un beau projet avec les écoles de la ville de Paris. La société a signé un contrat de performance énergétique afin de garantir une baisse de 25 à 30% de la consommation des bâtiments tout en assurant toujours le confort. Et pour cela, l'entreprise va mobiliser ses partenaires pour positionner des capteurs de présence, de suivi, des équipements de sensibilisation aux bons comportements à tenir. Une double mission de prévention et de sécurité.

MySphair, startup "incubé" d'Engie

C'est un outil de diagnostic intérieur de votre logement.Son but est de s'assurer de l'air que vous y respirer bien. Pour cela, à l'aide d'un détecteur au design élancé et qui se fondra parfaitement dans votre pièce, vous allez obtenir une analyse de plusieurs paramètres, mais aussi un suivi de vos habitudes, des conseils, faire des tests (laisser les fenêtres ouvertes, utiliser vos produits d'entretien...) pour que le capteur rende un diagnostic le plus précis possible. Son changement de couleur indiquera déjà une évolution de la qualité de l'air. Et si au bout de 7 jours, vous en savez assez, vous pouvez renvoyer le détecteur ou bien obtenir un suivi plus poussé par la suite. 

Sphair

Prix du diagnostic : 39 € - détecteur : 199 € (réduction en cas d'achat et de diagnostic)


Mélinda DAVAN-SOULAS

Tout
TF1 Info