"A l'âge où il devait parler, il ne parlait pas", le témoignage de Marine, dont le fils est une des victimes de la Dépakine

par Matthieu JUBLIN
Publié le 27 juin 2018 à 7h00, mis à jour le 27 juin 2018 à 10h51
"A l'âge où il devait parler, il ne parlait pas", le témoignage de Marine, dont le fils est une des victimes de la Dépakine

SCANDALE - La ministre de la Santé a annoncé que l'État indemniserait les victimes de la Dépakine avant de se retourner vers son fabriquant, Sanofi. Ce médicament contre l'épilepsie prescrit à des femmes enceintes a engendré des milliers de malformations de troubles du développement chez leurs enfants. Pour comprendre ce scandale sanitaire, la présidente de l'association des victimes Marine Martin a répondu aux questions de LCI.

C'est un petit comprimé qui a gâché la vie de milliers d'enfants et de leur parents. La Dépakine, et son principe actif le valproate de sodium, est un médicament prescrit contre l'épilepsie et les troubles de l'humeur, en cause dans un scandale sanitaire. Il est responsable de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants, et de troubles neuro-développementaux chez 16.600 à 30.400 enfants, selon l'Assurance maladie et l'Agence du médicament (ANSM). Désormais, il est au centre d'un bras de fer à trois entre les victimes, les autorités sanitaires et le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis, qui le commercialise.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé lundi que l'État discuterait avec Sanofi-Aventis sur les montants d'indemnisation des familles touchées par la Dépakine et que, dans un premier temps, ces victimes seraient indemnisées sur fonds publics via l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux).

Quand je disais que j'étais une femme épileptique traitée par Dépakine, on ne me disait rien de spécial
Marine Martin

Pour expliquer le quotidien de ces "bébés Dépakine" et comprendre les enjeux de l'indemnisation des victimes, LCI a joint Marine Martin, la présidente de l'Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (Apesac), dont le fils est atteint de malformations et de troubles du comportement.

Je me demande si Agnès Buzyn ne s'est pas trop avancée
Marine Martin

Vous pouvez imaginer la culpabilité des mères qui essayaient de sauver leur vie en prenant ce médicament et qui ont l'impression d'avoir empoisonné leur enfant
Marine Martin


Matthieu JUBLIN

Tout
TF1 Info