SCANDALE - La ministre de la Santé a annoncé que l'État indemniserait les victimes de la Dépakine avant de se retourner vers son fabriquant, Sanofi. Ce médicament contre l'épilepsie prescrit à des femmes enceintes a engendré des milliers de malformations de troubles du développement chez leurs enfants. Pour comprendre ce scandale sanitaire, la présidente de l'association des victimes Marine Martin a répondu aux questions de LCI.
C'est un petit comprimé qui a gâché la vie de milliers d'enfants et de leur parents. La Dépakine, et son principe actif le valproate de sodium, est un médicament prescrit contre l'épilepsie et les troubles de l'humeur, en cause dans un scandale sanitaire. Il est responsable de malformations chez 2.150 à 4.100 enfants, et de troubles neuro-développementaux chez 16.600 à 30.400 enfants, selon l'Assurance maladie et l'Agence du médicament (ANSM). Désormais, il est au centre d'un bras de fer à trois entre les victimes, les autorités sanitaires et le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis, qui le commercialise.
Chronologie de l'affaire de la Dépakine, un antiépileptique, qui pris par la femme enceinte, peut provoquer des malformations #AFP pic.twitter.com/hxBQvVrr4H — Agence France-Presse (@afpfr) 13 décembre 2016
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé lundi que l'État discuterait avec Sanofi-Aventis sur les montants d'indemnisation des familles touchées par la Dépakine et que, dans un premier temps, ces victimes seraient indemnisées sur fonds publics via l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux).
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Quand je disais que j'étais une femme épileptique traitée par Dépakine, on ne me disait rien de spécial
Marine Martin
Pour expliquer le quotidien de ces "bébés Dépakine" et comprendre les enjeux de l'indemnisation des victimes, LCI a joint Marine Martin, la présidente de l'Association des parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant (Apesac), dont le fils est atteint de malformations et de troubles du comportement.