SANTÉ PUBLIQUE - En Europe, de nombreux cas de cancers sont imputables à l'alcool. Pour faire reculer la mortalité liée à sa consommation, l'OMS recommande d'augmenter la taxation sur ces boissons.
Chaque année en Europe, 1,4 million de personnes se découvrent atteintes d'un cancer lié à l'alcool, et 650.000 en décèdent. Selon une étude présentée lundi par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), doubler les taxes sur l'alcool permettrait de réduire significativement cette mortalité.
"On estime que 10.700 nouveaux cas de cancer et 4850 décès par cancer liés à l'alcool pourraient être évités chaque année dans la région européenne de l'OMS en doublant les taxes actuelles sur les boissons alcoolisées", estime dans un communiqué la branche Europe de l'OMS. Cela représente environ 6% des nouveaux cas et des morts de cancers liés à la consommation d'alcool, relève l'organisation sanitaire de l'ONU.
La Russie, le Royaume-Uni et l'Allemagne, ces pays où la mesure serait la plus efficace
Pour l'OMS, les niveaux actuels de taxation de l'alcool restent "faibles" dans de nombreux pays européens, y compris au sein de l'Union européenne. "Augmenter les taxes sur les boissons alcoolisées est l'une des meilleures mesures" afin de réduire le nombre des morts du cancer, avec "un impact potentiel élevé" et "des résultats positifs dans tous les pays", affirme-t-elle dans son communiqué. La Russie, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont les pays qui sauveraient le plus grand nombre de vies en prenant cette mesure fiscale, avec respectivement 725, 680 et 525 morts évitées, selon sa modélisation. En France, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) estime que 5% des cancers sont liés à l'alcool, soit environ 20.000 cas par an, l'OMS estime qu'entre 251 et 500 décès pourraient être évités.
Le nombre des vies sauvées par un doublement des taxes concernerait notamment les cancers du sein (1000 morts par an) et les cancers colorectaux (1700). L'alcool est lié à sept types de cancers différents : bouche, pharynx, œsophage, colorectaux, du foie, du larynx et du sein.
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Selon une étude du Circ, la plupart (86%) de ces cancers attribuables à l'alcool sont associés à une consommation "à risque et excessive" (plus de deux boissons alcoolisées par jour). Mais une consommation "légère à modérée" (jusqu'à deux verres d'alcool par jour) représente également un risque palpable : "un cas sur sept attribuables à l'alcool, c'est-à-dire plus de 100.000 nouveaux cas de cancer dans le monde" en 2020.