Allergie alimentaire : diversifier l’alimentation pour limiter le risque

Johanna Amselem
Publié le 23 septembre 2016 à 12h47, mis à jour le 4 octobre 2016 à 23h32
Allergie alimentaire : diversifier l’alimentation pour limiter le risque
Source : DELAHAYE CATHERINE/SIPA

ALIMENTATION – Selon une étude anglaise, introduire de nouveaux aliments dès le plus jeune âge permettrait de diminuer le risque d’allergie. Les conseils d’un allergologue pour contrer le boom des allergies.

De nombreux parents craignent qu’en introduisant trop tôt certains aliments leurs enfants développent une allergie alimentaire. En réalité, c’est l’inverse. Une étude menée par des chercheurs de l’Imperial College of London (Royaume-Uni) a montré qu’ajouter des œufs et de l’arachide aux repas des bébés entre 4 et 11 mois diminuait le risque de développer une allergie alimentaire. Plus précisément, ils ont 40% de risques en moins pour l’allergie à l’œuf. Un chiffre qui atteint même 70% pour les arachides. Ces conclusions ont été publiées dans la revue scientifique JAMA

Des résultats qui pourraient intéresser les 8% des enfants qui présentent une allergie alimentaire (selon le Programme national nutrition santé). « Il est recommandé de commencer tôt la diversification alimentaire mais il faut rester attentif à l’apparition de certains signes », décrit le Dr Rufin, allergologue à Paris. Des rougeurs, des boutons qui démangent, des troubles digestifs, des difficultés à digérer, etc sont autant de symptômes qui doivent faire penser à une allergie alimentaire.

Attention au lait de vache !

Comme le souligne le Dr Ruffin, la diversification alimentaire  est primordiale mais doit se faire en respectant certaines règles. « Les nouveaux aliments doivent être introduits de manière progressive, par pallier. N’incluez pas plusieurs nouveaux aliments en même temps. Mieux vaut laisser 3 à 4 jours entre chaque nouveauté ». Un délai qui permet aux parents de pouvoir identifier les aliments mal tolérés. 

Chez l’enfant, certains aliments sont particulièrement à risque d'allergie. « Le lait reste l’allergie la plus fréquente mais elle disparait généralement avant l'adolescence », prévient le Dr Rufin. Arrivent ensuite les œufs (très présents dans les pâtisseries), le poisson, l’arachide et les fruits à coques (noix, noisettes, pistaches, etc).

Un boom chez l'adulte

Si les allergies surviennent souvent chez les enfants, personne n’est à l’abri. Elles peuvent se déclencher à n’importe quel âge. Depuis quelques années, elles augmentent même chez les adultes. « Ils sont de plus en plus nombreux à être allergiques à certains fruits et légumes crus. La faute aux aliments toujours plus calibrés qui sont issus d’un croisement de plantes. A cause de certaines protéines, les aliments deviennent de plus en plus allergisants », avertit l’allergologue. 

Du côté du traitement, pas de solution miracle. Contrairement aux autres allergies (pollens, acariens, etc), il n’est pas possible d’envisager pour le moment une désensibilisation. Des études sont en cours pour proposer une induction de tolérance en faisant ingérer au patient de petites quantités de l’aliment. 

Le seul remède actuellement est l’éviction totale de l’aliment.« Si votre enfant ne supporte pas un aliment et réagit juste après sa prise, il est conseillé de consulter rapidement un allergologue. Mieux vaut avoir toujours à portée de main de l’adrénaline auto injectable disponible sous forme de stylo », conseille le Dr Rufin. Car même si les allergies alimentaires sont souvent sans gravité, elles peuvent entraîner, dans les situations les plus graves, un œdème de Quincke ou un choc anaphylactique.  Un gonflement rapide des muqueuses est une urgence médicale à traiter immédiatement.

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