Bébés nés sans main ou sans bras : Agnès Buzyn annonce une nouvelle enquête

Publié le 21 octobre 2018 à 13h17, mis à jour le 31 octobre 2018 à 18h27
Bébés nés sans main ou sans bras : Agnès Buzyn annonce une nouvelle enquête

SANTÉ - La ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé lors du Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro que le gouvernement allait lancer une nouvelle enquête pour tenter d'identifier les causes de malformations sur plusieurs bébés dans trois départements. Sept cas ont notamment été identifiés dans l'Ain mais pour l'heure, les autorités sont incapables d'apporter une explication.

L'affaire des bébés nés sans main ou sans bras trouvera-t-elle enfin son épilogue ? La ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui ne s'était pas encore publiquement exprimée sur le sujet, a annoncé ce dimanche lors du Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro qu'elle allait diligenter une nouvelle enquête pour éclaircir les causes éventuelles de ces malformations à répétition. Une décision saluée par Emmanuelle Amar, directrice générale du registre des malformations en Rhône-Alpes (Remera), qui parle d'une "grande avancée". 

Agnès Buzyn a ainsi jugé "insupportable" que ces cas groupés restent aujourd'hui sans explication. "On ne peut pas se satisfaire de dire qu'on n'a pas trouvé de causes", a-t-elle déclaré, évoquant le récent rapport de Santé Publique France sur cette affaire. Pour rappel, quatorze naissances d'enfants avec des anomalies des membres supérieurs dans trois départements de France ont alerté les autorités sanitaires ces dernières années mais aucune "exposition commune" n'a pu être mise en évidence par leurs enquêtes, ont-elles annoncé début octobre.

"Nous nous sommes vus avec François de Rugy lors de son arrivée au gouvernement, au moment où cette histoire est sortie, et nous avons décidé de relancer une enquête", a-t-elle expliqué, avant de détailler. De nouvelles investigations vont être parallèlement confiées à l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). "On s'est dit, faisons travailler ces deux agences ensemble (...) pour voir si les regards croisés des médecins purs et durs de Sante publique France et les personnes qui connaissent mieux l’environnement trouveront une cause." 

Alors que la piste des pesticides ne fait aucun doute pour certains observateurs, la ministre a réagi : "Nous savons qu'il y a des causes environnementales à un certain nombre de maladies, mais nous avons du mal à définir quelle substance est responsable de quoi."

"Quand un registre fonctionne, il ne faut surtout plus l’arrêter"

Pour rappel, après une première enquête, Santé publique France a conclu début octobre qu'il y a bien, selon elle, un excès de cas en Loire-Atlantique et en Bretagne, mais qui restent sans explications. A l'inverse, elle estime que le nombre de cas de l'Ain n'est pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale, alors que la structure qui a donné l'alerte, l'association Remera, avait pourtant présenté ce chiffre comme 58 fois supérieur à la normale. "Dans l'Ain, il y a un débat pour dire 'est-ce qu'il y a un excès de cas", a concédé Agnès Buzyn, soulignant ne pas vouloir "rentrer dans ce débat car ces sept cas ont été étudiés, c'est à dire que les familles ont été vues par Santé Publique France." Et d'ajouter : "la méthodologie d'exploration des cas elle est scientifiquement validée." 

Pour finir, s'agissant de la possible disparition du Registre des Malformations en Rhône-Alpes (Remera), à l’origine de la détection d’un taux anormalement élevé de malformations dans l’Ain, la Ministre a coupé court à cette éventualité. "Nous nous sommes assurés de la pérennité de la subvention de ce registre qui est porté par les hospices civils de Lyon", a-t-elle expliqué, avant de poursuivre : "quand il y a un registre qui cumule des cas pendant vingt à trente ans et que vous l’arrêtez, il ne peut plus démarrer. Et donc surtout quand on a un registre qui fonctionne, il l ne faut surtout plus l’arrêter." Et de conclure : "après il y a un débat sur la qualité scientifique de ce registre puisqu'il n'a pas passé le stade des labellisations mais ça, c'est un débat d'experts et je ne m'en mêle pas. Moi, ce qui m’intéresse c'est que la surveillance continue pour être certain d’être passé à coté d'aucune cause."

L'affaire avait été portée à la connaissance du grand public le 26 septembre dernier après l'enquête de France 2 révélant un document médical confidentiel alertant sur le nombre de malformations de bébés entre 2009 et 2014 dans l'Ain. Selon Agnès Buzyn, il y a "entre 80 et 100 naissance par an avec des malformations de membres" en France. 


La rédaction de TF1info

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