Elle pensait avoir une grippe, elle ressort de l’hôpital avec un bras et les deux jambes amputés

par Tiphaine PAUCOT-LANDELLE
Publié le 24 mars 2017 à 23h13, mis à jour le 25 mars 2017 à 0h00
Elle pensait avoir une grippe, elle ressort de l’hôpital avec un bras et les deux jambes amputés

URGENCE - Une Canadienne pensait avoir la grippe, elle souffrait en réalité d’une "bactérie mangeuse de chair". Elle a dû se faire amputer d’un bras et des deux jambes.

"Je ne suis pas fâchée. Je suis toujours avec mes bébés et j’ai encore un bras pour les embrasser, leur donner des câlins". Cari Kirkness est une maman canadienne de 28 ans habitant à Winnipeg, dans le sud du pays. Sa vie a changé du jour au lendemain. Elle se réveille un matin avec un mal de gorge et des douleurs musculaires. Elle pense avoir une simple grippe mais trois jours plus tard, une sorte d’ecchymose apparaît sur son bras. 

Cari Kirkness

Elle se rend d’abord dans une clinique de soins rapides. Mais la douleur étant de plus en plus insoutenable, elle finit par aller aux urgences de l’hôpital Victoria accompagnée de sa maman. Des tâches rouges ont envahi son bras. Après six heures d’attente, le médecin lui diagnostique une "infection envahissante par le streptocoque du groupe A fasciite nécrosante", soit la maladie de la "bactérie mangeuse de chair". 

 Cari Kirkness est transférée au Centre des sciences de la santé, un hôpital plus à même de la prendre en charge où elle est placée en quarantaine. Une douzaine de professionnels sont mobilisés et rapidement, la meilleure solution qui apparaît est l’amputation du bras. Mais pendant l’opération, les chirurgiens se rendent compte que l’infection s’est propagée dans la partie inférieure de sa jambe gauche. Ils décident donc d’amputer le membre jusqu’au genou. 

"Nous choisissons la vie. Nous ne voulons pas qu'elle nous quitte"

L’intervention étant particulièrement lourde, certains organes de Cari Kirkness font défaillance, elle est immédiatement mise sous assistance respiratoire. Son pronostic vital est fortement engagé, d’autant plus que le lendemain, des signes de la bactérie apparaissent dans la jambe droite. Les médecins demandent alors à sa mère si elle souhaite une nouvelle amputation ou si elle préfère "la laisser partir". "C’était facile comme bonjour. Nous [avec le reste de la famille] leur avons dit : ‘Non, amputez la jambe, nous choisissons la vie. Nous ne voulons pas qu’elle nous quitte’", raconte-t-elle à la CBC. 

C’était il y a plus d’un mois. Aujourd’hui Cari Kirkness s’est réveillée. Ses muscles étant trop affaiblie, elle ne peut plus tenir sa tête toute seule mais cela est temporaire. Si la jeune femme n’a plus qu’un bras et une demi-jambe, elle n’en veut pas pour autant à la vie. C’est en combattante qu’elle espère pouvoir bientôt sortir de l’hôpital pour s’occuper de ses deux fils.

Cari Kirkness

Selon John Embil, directeur médical du service de contrôle et de prévention des infections au Centre des services de santé de Winnipeg, le problème de la fasciite nécrosante "est qu’il est impossible de dépister la souche avant que l’infection n’ait eu la chance de couver et de se propager chez le patient". On estime entre 90 et 200 cas détectés chaque année au Canada. Le taux de mortalité atteindrait les 30%.

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Tiphaine PAUCOT-LANDELLE

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