PCR, antigéniques, autotests... Le casse-tête du dépistage du Covid-19 avant les fêtes de Noël

Publié le 16 décembre 2021 à 17h13

Source : JT 20h Semaine

CRISE SANITAIRE - Le gouvernement invite les Français à se faire tester avant de se retrouver en famille à Noël. Olivier Véran préconise notamment de recourir aux autotests. Les pharmacies vont-elles pouvoir répondre à la demande ?

Noël sous Covid-19, épisode 2. Dans une semaine, les Français vont célébrer les fêtes de fin d'année avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : la cinquième vague et la menace du variant Omicron. Actuellement, la France enregistre toujours plus de 48.687 cas en moyenne chaque jour, et la tendance semble encore en (légère) hausse. Pour éviter les contaminations autour de la table ou au pied du sapin, le gouvernement appelle à nouveau les Français à se faire vacciner et à réaliser leur dose de rappel. Mais le dépistage a, lui aussi, pris une place majeure dans les mesures de prévention.

En visite dans le Vaucluse ce jeudi 16 décembre, le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, a une fois encore appelé les Français à réaliser des tests avant de rejoindre leurs proches. En insistant sur les autotests. "Tout le monde n'aura pas de test PCR ou antigénique", prévient l'ancien député de l'Isère. "Nous en faisons bientôt un million par jour, ce qui est énorme."

Or, "60 millions de Français vont bientôt fêter Noël, les pharmaciens et les laboratoires, sur le qui-vive en permanence, ne testeront pas 60 millions de Français en une journée", rappelle Olivier Véran. "Par contre, des autotests, il y en a beaucoup."

Les autotests arriveront-ils en masse dans les pharmacies avant Noël ?

Si vous souhaitez vous en procurer, il faudra vous rendre en pharmacie. Mais il n'y en aura pas non plus pour tout le monde. "Nous n'avons pas suffisamment de stocks pour cela", indique à LCI Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. "Mettons qu'il y ait 100 autotests en stock dans chaque pharmacie, cela signifierait qu'il y a entre deux et trois millions d'autotests disponibles. C'est nettement insuffisant pour répondre à une demande de plusieurs dizaines de millions d'autotests."

Néanmoins, avec cet appel d'Olivier Véran, les officines devraient massivement commander des autotests afin de répondre à la demande. "Il n'y a pas de difficulté de production, il y en a des milliards", assure Philippe Besset. "Avant ces annonces, le stock dans les pharmacies était suffisant pour répondre à la demande. Désormais, il va y avoir une ruée qui risque de provoquer une rupture de stock. Sur le marché mondial, il y a suffisamment d'autotests. La question est de savoir si nous arriverons à les acheminer en pharmacie à temps pour Noël."

Les tests PCR et antigéniques en flux tendus

Les tests PCR, les plus fiables et dont le résultat est obtenu en quelques heures en laboratoire, devraient, eux aussi, être pris d'assaut avant les fêtes. Avec l'explosion des contaminations, ils le sont même déjà. "Nous arrivons à bout de course pour un grand nombre de laboratoires", admet à LCI Morgane Moulis, vice-présidente du syndicat des Biologistes médicaux. "Nous sommes nous-mêmes touchés par les contaminations et le traitement des cas positifs, avec un criblage, voire un séquençage, prend du temps, et le nombre de tests explose", détaille-t-elle.

"Nous redoutons la semaine prochaine. La demande va atteindre son pic avant les repas de fêtes, lorsque nous aurons du personnel en congés. Sur un plan pratique, nous atteignons certaines limites", poursuit Morgane Moulis. En ce sens, pour éviter l'afflux à quelques heures du réveillon, la biologiste préconise de réaliser son test PCR jeudi 23 décembre. "Une personne qui fait son test PCR le 24 au soir n'aura pas son résultat deux heures après au moment du repas. Mais si elle vient la veille, elle aura largement le résultat pour le lendemain", assure-t-elle.

Même constat pour les tests antigéniques, réalisés en pharmacie avec un résultat en quinze minutes. "Nous arrivons presque à un moment de rupture, nous ne sommes pas sûrs d'avoir des tests", alertait la semaine dernière sur LCI Philippe Fermon, pharmacien parisien. "Avant, nous étions livrés dans les 24 à 48 heures, maintenant il faut compter une petite semaine."


Idèr NABILI

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