Comment prévenir le cancer du col de l'utérus

Publié le 13 janvier 2015 à 16h19
Comment prévenir le cancer du col de l'utérus

CANCER – Janvier 2015 est le mois de mobilisation contre le cancer du col de l'utérus. Plus de la moitié des femmes ayant cette maladie n'ont pas été dépistées à temps. Alors qu'il existe des moyens de prévention simples.

Le cancer du col de l'utérus est le douzième cancer le plus meurtrier en France. En 2012, il a tué 1102 femmes, rappelle l'Institut de veille sanitaire (INVS). Et, chaque année, environ 3000 cas sont diagnostiqués. Si, entre 1980 et 2012, son incidence a diminué de 3,2% et sa mortalité de 2,5%, c'est grâce à la vaccination et au dépistage précoce et régulier par frottis.

Ce cancer est en effet dû aux papillomavirus humains (HPV). Environ 10% de la population générale en est porteuse et même 25% chez les femmes entre 25 et 35 ans, souligne auprès de metronews le docteur Jean-Luc Mergui, président de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) : "Tous les gens qui ont une activité sexuelle rencontrent ce virus au cours de leur vie." Rassurez-vous : "Dans 90% des cas, on guérit seul, grâce à une immunité naturelle. Mais dans les 10% restants, le virus en persistant peut entraîner des lésions qui, si elles-mêmes persistent et ne sont pas dépistées, peuvent évoluer vers un cancer."

Vaccination pour les jeunes filles de 11 ans en prévention

Première stratégie : "empêcher que le virus arrive dans l'organisme, prévenir l'infection et éviter l'apparition des lésions", explique le docteur Mergui. C'est pour cela qu'il est recommandé de vacciner les jeunes filles de 11 à 14 ans, avant qu'elles soient exposées au risque d'infection par le HPV, et aussi, en rattrapage, celles de 15 à 19 ans qui ne seraient pas encore vaccinées. La vaccination n'a pas d'efficacité thérapeutique, c'est-à-dire qu'elle ne protège pas les femmes déjà infectées ni ne les guérit.

Mais les vaccins ne protègent pas contre tous les papillomavirus humains, seulement contre les HPV 16 et 18, qui sont responsables de 70% des cancers invasifs du col de l'utérus. Inévitablement, la vaccination n'élimine donc pas à 100% le risque de contracter un cancer du col utérin. C'est pourquoi cette prévention primaire est accompagnée d'une prévention dite secondaire : le dépistage par frottis cervico-utérin.

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Dépistage par frottis pour les femmes de 25 à 65 ans

Que vous soyez vaccinée ou non, il est recommandé de procéder à un dépistage par frottis à partir de 25 ans. Les deux premiers à un an d'intervalle, puis tous les trois ans. On estime que le frottis régulier permet d'éviter 90% des cancers du col de l’utérus en dépistant des lésions précancéreuses et en les traitant avant qu'elles ne se transforment en tumeurs malignes. Car "les lésions précèdent de dix à quinze ans le cancer, ce qui laisse le temps de les traiter avant qu'elles ne dégénèrent", ajoute le docteur Mergui.

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Sauf qu'actuellement moins de six femmes sur dix sont dépistées régulièrement. Et près de 60% des femmes qui ont un cancer du col utérin n'ont jamais réalisé de frottis (ou de façon trop espacée). D'où l'intérêt de mettre en œuvre un dépistage organisé, auquel est favorable la Haute autorité de santé . "Toucher 85% de la population féminine, cela permettrait de diminuer encore de 35% l'incidence de cancers du col", appuie le président de la SFCPCV.

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Comme pour le cancer du sein, vous recevriez un bon pour faire un frottis chez votre médecin gynécologue ou généraliste, votre sage-femme, dans un centre d'examens de santé ou dans un laboratoire. Depuis 2010, treize départements ont expérimenté une organisation du dépistage par frottis couvrant 13,4% de la population en âge d'être dépistée. Grâce aux courriers d'incitation et de relance, le taux de couverture de dépistage a augmenté de 13,2 points. Mais rien n'est encore mis sur pied au niveau national. À vous alors d'en parler avec votre médecin.


La rédaction de TF1info

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