Coronavirus : "40% à 70% de l’humanité sera infectée", estime un scientifique de Harvard

Publié le 25 février 2020 à 17h21, mis à jour le 25 février 2020 à 17h53
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ILLUSTRATION - Source : ANTHONY WALLACE / AFP

ANTICIPATION - L’épidémiologiste Marc Lipsitch, de l’université américaine de Harvard, prédit que le coronavirus "ne pourra finalement pas être maîtrisé" et qu'il infectera jusqu'à 70% de l’humanité d’ici un an.

Inutile de résister plus longtemps : "le coronavirus ne pourra pas être maîtrisé" et, d'ici un an, "40% à 70% personnes dans le monde seront infectées". Il ne s'agit pas là d'une annonce de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) mais d'une théorie ouvertement avancée par Marc Lipsitch, professeur à Harvard et épidémiologiste spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses. Dans un article du magazine The Atlantic intitulé 'You’re Likely to Get the Coronavirus' ("Vous risquez d’attraper le coronavirus"), il étaye sa pensée. 

Ainsi, si l'OMS se refuse encore à employer le terme de pandémie, Marc Lipsitch anticipe l'étape suivante dans un article nourri de prédictions. Il y précise que la plupart des "futurs infectés" n’auront pas de maladies graves ni même de symptômes, ce qui est déjà le cas pour de nombreuses personnes testées positives au virus. De quoi faire écho aux propos d'une équipe de l'Inserm, menée par la chercheuse Vittoria Colizza, estimant que "six cas importés sur dix en moyenne peuvent ne pas avoir été détectés" : "Les caméras thermiques ne sont pas en capacité de détecter toutes les personnes qui déjà infectées car toutes ne déclarent pas de symptômes." 

Trop difficile à dépister

L'épidémiologiste précise que "cela ne signifie pas que tous auront des maladies graves", comparant l'effet du Covid-19 à celui de la grippe. "Comme pour cette maladie qui met souvent la vie en danger des personnes atteintes de problèmes de santé chroniques et d'un âge avancé, la plupart des cas passent sans soins médicaux", souligne-t-il, ajoutant qu'"environ 14% des personnes atteintes de la grippe ne présentent aucun symptôme". 

C’est donc précisément parce que les infectés ne seront pas "détectables" que le virus ne pourra pas être "arrêté", faisant référence à d'autres virus comme le Sras, le Mers et la grippe aviaire qui naguère avaient été contenus en partie parce qu’ils étaient "plus intenses" et avaient un "taux de mortalité plus élevé". En d'autres termes, "les gens infectés pourront continuer à vaquer à leurs occupations normalement tout en étant porteurs dudit virus". 

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Une manière d'accepter cette propagation inéluctable et d'envisager "l'étape d'après" alors que le bilan mondial de l’épidémie, au mardi 25 février, a dépassé les 80.000 cas, dont un peu plus de 77.000 en Chine, et frôle les 2700 morts. 

Subsiste une question : quid des solutions pour s'en protéger à l'avenir ? Sur son compte Twitter, l'épidémiologiste soutenait déjà le dimanche 23 février que "la plupart des choses que nous pouvons faire pour ralentir la propagation du virus - isolement, mise en quarantaine, distanciation sociale, annulation des rassemblements publics... - ne peuvent être que temporaires" mais que "les vaccins, s'ils deviennent disponibles, pourraient constituer une solution à long terme". Ce à quoi travaillent d'ores et déjà plusieurs laboratoires pharmaceutiques. 


La rédaction de TF1info

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