ARMÉES - Selon Eric Lavautlt, capitaine de vaisseau et porte-parole de la Marine Nationale, "20 marins sont encore hospitalisés" sur les 668 membres d'équipages du Charles de Gaulle et de la frégate Chevalier Paul testés positifs au coronavirus.
"Vingt marins sont encore hospitalisés, dont un en réanimation" selon les dernières informations transmises par le Capitaine de vaisseau, Eric Lavault, ce jeudi matin sur LCI. Comme le reste de l'équipage du porte-avions Charles de Gaulle et de la frégate Chevalier Paul, les victimes du virus ont débarqué à Toulon dimanche 12 avril, et ont été pris en charge à l'hôpital militaire Saint-Anne.
Mais si 668 marins ont été déclarés positifs au coronavirus sur les 1767 militaires qui étaient à bord des deux navires, le nombre de contaminés pourrait être revu à la hausse. Le porte-parole de la Marine Nationale a confirmé que les résultats de 30% des tests étaient encore attendus. Ils devraient être connus "d'ici trois à quatre jours".
Deux enquêtes sont en cours
Mais comment le virus est-il arrivé sur les navires ? Le porte-avions et sa frégate, en mission depuis le mois de janvier, auraient fait escale à Chypre fin février, puis à Brest, du 13 au 16 mars. A ce stade, selon le témoignage d'un marin auprès de nos confrères de France Bleu, le commandant du Charles de Gaulle aurait demandé d'interrompre la mission car plusieurs membres d'équipage avaient déjà des symptômes. D'après ce militaire, désirant rester anonyme, le ministère aurait alors refusé. Pour lui, c'est un "manque de transparence", qui lui donne l'impression que "l'armée a joué avec [leur] vie".
Est-ce véridique et si oui, pourquoi cette décision a-t-elle été prise ? Selon Eric Lavault, deux enquêtes sont actuellement conduites et si pour l'instant, "toutes les hypothèses sont sur la table", seules leurs conclusions répondront à ces interrogations.
Eric Lavault précise cependant que "lorsque le commandant a pris conscience de l’augmentation brutale de cas caractéristiques présentant des symptômes du coronavirus, il a immédiatement confiné les malades dans la tranche avant du porte-avions et mis cette zone en dépression" par rapport au reste du navire pour éviter une circulation du virus. A ce stade, seulement "une quarantaine" de marins étaient alors concernés, selon le porte-parole. Le commandant aurait dès lors alerté les autorités, conduisant la ministre des armées, Florence Parly, à ordonner le retour immédiat du porte-avions.
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"Une première enquête épidémiologique conduite par le Service de santé des armées (SSA), permettra de faire toute la lumière sur le mode de propagation du virus à bord du porte-avions", a d'abord détaillé le Capitaine de vaisseau. "En parallèle, l’amiral Prazuck, Chef d'Etat-major de la Marine, a demandé une enquête de commandement", a-t-il ajouté. Un collège d’experts, qui inclura un médecin du service des Officiers de santé de la Marine, devront établir et détailler la chronologie des faits. Le porte-parole de la Marine a assuré qu'il s'agissait là "d'un travail très minutieux de plusieurs semaines, dont les armées et la marine en particulier en ont l'habitude".
"Pour le moment, tout ce qui nous importe c’est la santé de nos marins", a ajouté le porte-parole de la Marine. "J’ai une pensée pour les vingt personnes hospitalisées et leur famille, on est attentifs à ce qu’ils soient soignés pour les renvoyer auprès de leur proches le plus tôt possible".