Coronavirus : sept morts en Italie, le nord du pays pris d'une psychose infectieuse

Publié le 24 février 2020 à 12h04, mis à jour le 24 février 2020 à 22h07

Source : TF1 Info

PANIQUE - Le décompte se poursuit en Italie. Dans le nord du pays, sept personnes sont décédées et environ 50.000 habitants de 11 villes sont actuellement placés en quarantaine. De quoi semer la psychose dans le pays.

Rien ne va plus en Italie. De nouveaux décès annoncés ce lundi ont fait monter le bilan à sept victimes du nouveau coronavirus dans le pays, devenu en à peine plus de quarante-huit heures le plus touché en Europe et l'un des plus affectés dans le monde après la Chine, la Corée du Sud et l'Iran. 

Le premier cas mortel était un maçon retraité de 78 ans à Vo'Euganeo, près de Padoue, en Vénétie, décédé vendredi 21 février. Le deuxième décès a été celui d'une femme de 77 ans, trouvée morte chez elle samedi 22 février, à Casalpusterlengo, près de Codogno, à 60 km au sud de Milan ; un test post-mortem ayant détecté la présence du virus. La troisième victime, défunte dimanche 23 février, une femme âgée, hospitalisée depuis plusieurs jours en état grave et atteinte d'un cancer, avait contracté le nouveau coronavirus. 

Des personnes "âgées, souvent déjà atteintes d'autres pathologies", selon le président de la région Lombardie, Attilo Fontana, ayant recensé environ 165 cas dans la région lombarde, 27 en Vénétie, ainsi que dans certaines zones proches de la Slovénie. De quoi inciter le pays tout entier à prendre de nombreuses mesures de précaution dont la mise en quarantaine d'une dizaine de villes du nord. Mais qui dit "mesures de précaution" de la part des autorités, dit "naissance d'une psychose" chez les habitants. Inéluctablement, l’inquiétude face à l’épidémie se révèle proportionnelle à cette brusque inflation, faisant passer le pays en état d’alerte, notamment dans le nord où la quarantaine s’organise d’une manière pour le moins chaotique. 

Codogno, ville maudite

Selon nos envoyés spéciaux Jérôme Garrot et Bruno Boizeul, le pays se révèle gangrené par une psychose infectieuse, notamment à Codogno, une ville dans la région Lombardie transmuée en cité maudite. Dans cet écrin fantomatique, personne ou presque arpente les routes... Et pour cause, c'est dans ce lieu que pourrait se trouver le fameux "patient zéro" : un cadre d’Unilever âgé de 38 ans, actuellement en soins intensifs. Il a été diagnostiqué positif au coronavirus, ainsi que sa femme, enceinte de 8 mois. L’homme aurait dîné à plusieurs reprises avec un ami italien, de retour de Chine. Mais ce qui est troublant, c’est que cet homme pourrait avoir "hébergé" le virus sans développer de pneumonie virale. 

Ainsi, 50.000 personnes vivant dans cette zone sont priées de rester claquemurées chez elles. Inutile de mettre un pied dehors : tous les lieux publics ont été fermés, salles de sport, écoles, bibliothèques, bars. Même les magasins d’alimentation et les pharmacies sont concernés. Effrayés, certains habitants refusent d'être interviewés, certains craignant une contamination : "Il ne faut pas toucher les gens, une seule personne peut propager le virus" lance un quidam à nos équipes.

"On ne sait rien"

Toujours selon les observations de nos deux envoyés spéciaux, la police italienne patrouille, demande de quitter la ville immédiatement. Seuls les résidents peuvent rester. Certains commencent à faire des réserves : "Au début, on nous disait qu’on devait fermer pour deux jours, on est revenu à la hâte, pour jeter ce qui est périmé et récupérer des affaires", raconte une gérante de café, sur le départ. "On ne sait rien" est la phrase qui revient le plus souvent. Dans les supermarchés, le port du masque est obligatoire, certains rayons d’alimentation se révèlent quasi vides. 

Autre signe révélant que l'inquiétude sourd dans le pays et que les autorités tentent d’empêcher la propagation, a fortiori dans les grandes villes : la Vénétie a décrété dimanche l'interruption des festivités du célèbre Carnaval qui devait se terminer mardi, et des manifestations sportives ainsi que la fermeture des écoles et musées. A Milan et dans sa métropole, écoles, universités, mais aussi musées, cinémas et théâtres dont la prestigieuse Scala et la cathédrale gothique le Duomo, sont fermés. 


Romain LE VERN

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