Laisser les jeunes "se contaminer entre eux" : la proposition choc du professeur Caumes

Publié le 2 août 2020 à 6h43, mis à jour le 2 août 2020 à 14h47

Source : TF1 Info

REBOND - Le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière s'est demandé, dans une interview samedi 1er août au "Parisien", s'il ne valait mieux pas laisser les jeunes Français "se contaminer entre eux", sous certaines conditions, pour favoriser une "immunité collective".

"On ne va pas pouvoir leur imposer le masque partout et leur interdire de se rassembler, surtout en plein été". Dans une interview au Parisien, le professeur Caumes pointe la difficulté que représentent certains comportements chez une partie des jeunes Français dans la gestion de l'épidémie en France. Partant de ce constat, il demande au gouvernement de changer de cap. 

"Ce n'est peut-être pas politiquement correct", explique dans les colonnes du quotidien, l'infectiologue de la Pitié-Salpêtrière, "mais je pense de plus en plus qu'il faut laisser se contaminer entre eux à condition qu'ils ne voient pas leurs parents et leurs grands-parents". Il explique que, dans le cas contraire, ils pourraient constituer "un réservoir de contamination" et "on se retrouvera avec une épidémie ingérable". Cette position du Pr Caumes constitue une évolution dans un discours jusque-là plus prudent, lui qui affirmait encore il y a quelques jours que les jeunes n'étaient "pas épargnés. Ils peuvent faire des formes graves, avoir des séquelles tardives et prolongées." 

Laisser les jeunes se contaminer pour obtenir une immunité collective : "Une très mauvaise idée, irréaliste"Source : TF1 Info

"Ça va péter dans beaucoup d'endroits"

Le médecin a également eu le loisir d'évoquer plus avant la situation épidémique en France. Devant la multiplication des foyers épidémiques, il prédit que "ça va péter dans beaucoup d'endroits en même temps". Il martèle que si l'évolution sanitaire poursuite sa trajectoire actuelle, "on ira vers une deuxième vague". Et de rappeler combien le virus et ses mutations posent problème aux autorités publiques : "Le problème, c'est que l'on court toujours après l'épidémie au lieu d'anticiper. Ce virus est visiblement trop intelligent pour les Européens, à l'exception des Allemands", conclut-il. 


Maxence GEVIN

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