"Le plasma thérapeutique constitue un espoir", selon le directeur de l'Etablissement français du sang

Publié le 7 avril 2020 à 10h18

Source : TF1 Info

POINT - Invité d'Elizabeth Martichoux ce mardi 7 avril 2019, Pascal Morel, directeur de l'Etablissement français du sang, revient sur l'espoir suscité par le "plasma thérapeutique", comme possible traitement contre le Covid-19.

Interviewé mardi 7 avril par Elizabeth Martichoux sur LCI, Pascal Morel, directeur de l'établissement français du sang, s'est livré à des explications sur le traitement par transfert de plasma, dit "plasma thérapeutique", pour lutter contre le Covid-19. Son principe : "faire bénéficier à un malade des facteurs de guérison qui ont permis à un autre malade de guérir". Il s'agit, poursuit-il, d'"utiliser le pouvoir de guérison d'un malade qui s'est sorti de la situation difficile que représente cette infection et qui va transférer à un malade cette capacité à lutter contre le virus, le temps que son propre organisme prenne le relais et lui permette de guérir".

Concrètement, il s'agit d'"isoler le plasma du sang, pour protéger certaines cellules et les molécules nécessaires au fonctionnement de l'organisme, par exemple les anticorps", puis de le transférer "à plusieurs patients", "avant que la maladie devienne sévère". Soit "utiliser ce plasma à une phase précoce de la maladie", "aux alentours du 6e jour, après l'apparition des symptômes". 

En collaboration avec l'Établissement français du sang ainsi que l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, l'hôpital Saint-Antoine (AP-HP) de Paris lance d'ailleurs ce mardi une étude clinique nommée Covidplasm. La professeure Karine Lacombe, infectiologue à l'hôpital Saint-Antoine, expliquait au JT de 20 heures ce lundi que le Covidplasm serait "un essai évaluant l'efficacité de la transfusion de plasma hyperémiant à des personnes malades". 

De l'espoir mais de la prudence aussi

Pour ce faire, "on a besoin de 200 donneurs" poursuit Pascal Morel. "Pour l'instant, l'idée, c'est que ce soit nous qui invitions les personnes qui sont susceptibles de donner leur plasma. Dans un premier temps, il n'est pas utile de faire une offre spontanée. On a déjà reçu une quantité d'appels, mais pour l'essai clinique, c'est prématuré, c'est plutôt source de désorganisation. Notre choix a été de prendre des donneurs qui ont fait une forme symptomatique. Il faut que la forme ait été clinique, mais il ne faut pas que ce soit une forme sévère." 

Aussi, si l'espoir est grand, la prudence reste de mise : "Les tests plasma ont déjà bien fonctionné par le passé pour des virus aussi meurtriers que le Covid-19, notamment pour la grippe ou le virus Ebola, mais il est aussi arrivé que ce traitement ne fonctionne pas, c'est le cas pour le dernier essai qui a été réalisé pour l'infection à Ebola lors de l'avant-dernière grave épidémie en Afrique", prévient-il cependant. "Nous n'avons pas été en mesure de démontrer que la transfusion de plasma de convalescent chez les malades permettait d'améliorer la survie ou réduire la gravité de la maladie." En d'autres termes, "c'est un espoir donc, mais il faut rester extrêmement prudent" conclut le directeur de l'établissement français du sang.


Romain LE VERN

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