Coronavirus : faut-il s’inquiéter de la centaine de clusters sur notre territoire ?

Publié le 15 juin 2020 à 16h58

Source : JT 20h WE

CONTAMINATION – Même si la France accélère son déconfinement, le coronavirus n’a pas encore disparu. Depuis le 11 mai, 193 foyers de contamination ont été recensés par Santé publique France dans le pays, dont la moitié sont encore actifs. Où se situent-ils ? Est-ce vraiment inquiétant ? LCI fait le point.

Plus d’un mois après la fin du confinement, la France n’en a pas fini avec l’épidémie de Covid-19. Malgré l’accélération de la reprise souhaitée par Emmanuel Macron, appuyée sur des indicateurs sanitaires favorables, le pays connaît chaque jour de nouvelles contaminations. Selon les données publiées dimanche par Santé publique France, 97 foyers de contamination (ou "clusters") sont encore actifs (+ 8 en 24 heures).

Comment sont-ils repérés ?

Un cluster est défini par l’agence sanitaire comme "la survenue d’au moins 3 cas confirmés ou probable, dans une période de 7 jours, et qui appartient à la même communauté ou ont participé à un même rassemblement de personnes, qu’ils se connaissent ou non". Les données sont collectées par les Agences régionales de santé, à la suite des nombreux tests PCR réalisés sur le territoire, et sont envoyées et regroupées par Santé publique France.

Au 9 juin, date du dernier bilan complet de l’agence sanitaire, 193 "clusters" ont été recensés depuis le déconfinement, dont 179 en France métropolitaine. A cette date, 92 clusters étaient encore actifs. Selon les données les plus récentes (14 juin), il y en a désormais 97. Pour les contrôler, "le traçage et le dépistage des personnes contacts" demeurent indispensables, explique Santé publique France.

Où se situent-ils ?

Selon la situation au 9 juin, la plupart des "clusters" encore actifs (dits "en cours d’investigation") se situent dans les régions les plus touchées au plus fort de la pandémie. Ainsi, 23 foyers de contamination actifs sont enregistrés en Île-de-France, 14 dans les Hauts-de-France et 11 dans le Grand Est. La situation est préoccupante en Guyane, seul territoire avec Mayotte à rester en zone orange, où 13 "clusters" actifs ont été dénombrés.

La répartition géographique des foyers de contamination au 9 juin 2020.
La répartition géographique des foyers de contamination au 9 juin 2020. - Capture d'écran Santé publique France

Parmi les 92 foyers de contamination actifs au 9 juin, plus d’un tiers se situent au sein d’établissements de santé (33,7%). Les entreprises sont aussi des "clusters" potentiels (12%), tout comme les milieux familiaux élargis, qui concernent plusieurs foyers familiaux (10,9%). Alors que l’ensemble des élèves jusqu’au collège vont retrouver les salles de classe à compter du 22 juin, seuls 3 "clusters" sont recensés dans les milieux scolaires et universitaires, et 1 en crèche. Enfin, selon l’agence sanitaire, aucun foyer de contamination n’a été enregistré dans les transports en commun.

Faut-il forcément s’inquiéter ?

Ce chiffre de 193 foyers de contamination depuis le déconfinement ne signifie pas forcément que l’épidémie repart à la hausse, ni que ce sont les prémices de la redoutée seconde vague. C’est avant tout le nombre de tests réalisés depuis le 11 mai qui explique ces chiffres. Dans le Grand Est, après que certains départements aient vu leur nombre de cas positifs tripler en quelques jours, c’est l’explication qui avait été retenue par les autorités. "Plus nous dépistons massivement, plus nous nous apercevons que le virus circule toujours", avec plus de cas positifs, assurait il y a quelques jours le maire de Nancy, Laurent Hénart, sur LCI.

L’agence sanitaire Santé publique France se veut par ailleurs rassurante, et indique qu’aucun des "clusters" de France métropolitaine, dont la moitié est aujourd’hui maîtrisée (aucun nouveau cas en 7 jours) ou clôturée (aucun nouveau cas en 14 jours), n’a entraîné une diffusion communautaire non contrôlée. En revanche, l’inquiétude est plus grande en Guyane, où 2 foyers de contamination ont "diffusé dans la communauté", assure l’agence.


Idèr NABILI

Tout
TF1 Info