Retour à l'école : quel rôle jouent vraiment les enfants dans la transmission du Covid-19 ?

Publié le 15 avril 2020 à 17h03, mis à jour le 15 avril 2020 à 17h09

Source : JT 13h Semaine

CONTAMINATION - Avec l'annonce du retour progressif à l'école à partir du 11 mai, la question du rôle des enfants dans la transmission du virus se pose. Une étude sur la prévalence du virus sur 600 d'entre eux a été lancée en Île-de-France pour le définir précisément.

Quel est le rôle des enfants dans la chaîne de transmission du coronavirus ? C'est ce que va tenter de déterminer la Société française de pédiatrie (SFP), après l'annonce par Emmanuel Macron de la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai. "Une fausse bonne idée", selon la Fédération nationale des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) et la Fédération nationale des conseils de parents d'élèves (FCPE), interrogées par LCI, qui craignent une "catastrophe sanitaire" alors que les autorités leur ont répété depuis le début de la pandémie que les écoles favorisaient la propagation du Covid-19. 

En réponse, de manière indirecte, à cette inquiétude grandissante des familles et du corps enseignant, une étude sur des enfants d'Île-de-France a été lancée mardi 14 avril. Car il se pourrait que les premières hypothèses sur la transmission du virus soient fausses. "Au début nous étions partis sur des modèles comme ceux de la grippe, c’est-à-dire où l'enfant est très porteur", explique à TF1 le Dr François Vié le Sage, pédiatre et chercheur en infectiologie pédiatrique (voir la vidéo ci dessus). "Or finalement sur le Covid, il semble que ce soit plutôt le contraire". 

Pour cette étude, 600 enfants seront testés: "300 enfants présentant des signes cliniques compatibles avec une infection due au Covid-19 et 300 enfants sans aucun symptôme, venant pour des vaccinations ou des problèmes non infectieux", a précisé à France Inter Robert Cohen, pédiatre et infectiologue à l'hôpital intercommunal de Créteil.

Les enfants représentent 1 à 2% des cas confirmés

Les prélèvements auront lieu dans des cabinets pédiatriques sur des enfants âgés de 6 mois à 15 ans. Cette étude sur "la prévalence du transport du SRAS-Cov2 chez les enfants asymptomatiques et légèrement symptomatiques" devrait fournir des résultats par tranche d'âge. Attendues sous un mois, les premières données scientifiques recueillies pourraient permettre de valider l'hypothèse selon laquelle ils seraient moins porteurs du virus que d'autres tranches de la population. 

Selon la Société française de pédiatrie, "les enfants représentent entre 1 et 2% des cas confirmés et les atteintes sévères sont exceptionnelles chez l'enfant". "Le pourcentage de prélèvements positifs chez les enfants, vus aux urgences ou hospitalisés, est trois à cinq fois moins important que chez l'adulte", a expliqué le professeur Cohen. "Il nous est donc apparu important d'évaluer le pourcentage, porteur de virus, dans une région donnée, à un stade épidémique donné." 

Le rôle "contaminant" de la sortie des écoles

Selon le pédiatre infectiologue, "même si on pense que les enfants ne sont pas de grands contaminateurs, les arrivées et les sorties d'écoles sont des moments de rencontres entre adultes". Ainsi, le risque de contamination au coronavirus serait plus important à la sortie des écoles, où se massent parents et enfants, qu'en classe. "C'est peut-être ça qui joue un rôle dans l'épidémie bien plus que les enfants eux-mêmes", poursuit le professeur Robert Cohen auprès de franceinfo

VIDÉO LCI PLAY - #ASKPSY : Expliquer le coronavirus à ses enfantsSource : Sujet TF1 Info

Il appelle toutefois à ne pas relâcher la vigilance face au virus. "Il faut continuer à surveiller et prendre des précautions, non seulement pour les enfants mais aussi pour le personnel qui s'en occupe et les parents qui viendront chercher les enfants à l'école", prévient-il. Et cela passe par l'application des gestes barrières, tels que le lavage de main, et le respect de la distanciation sociale.


La rédaction de TF1info

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