Coronavirus : les hôpitaux de Paris expérimentent l’oxygénation de patients à domicile

Publié le 31 mars 2020 à 7h10, mis à jour le 31 mars 2020 à 7h28

Source : 24H PUJADAS, L'info en questions

COVIDOM 02 - Depuis le début de l’épidémie due au coronavirus, les autorités sanitaires françaises redoutent l’arrivée d’un soudain afflux de malades qui entraînerait la saturation des hôpitaux. En Ile-de-France, alors que le pic de l'épidémie est encore attendu, l’assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) teste la possibilité de suivi de l’oxygénation de patients à distance.

La France a franchi lundi 30 mars la barre des 3.000 décès enregistrés dans les hôpitaux depuis le début de l’épidémie de Covid-19 : 3.024 morts au total, dont 418 enregistrés au cours des dernières 24 heures. Soit la plus forte augmentation depuis le début de la crise. L’Ile-de-France notamment doit faire face à un afflux sans précédent de patients en réanimation, et pourtant le pic de la vague n’est pas encore atteint dans la région, selon Martin Hirsch.

"Je ne sais pas quand il arrivera", a déclaré le directeur général de l’assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un entretien au journal Libération. "Le pic serait le moment où on verrait diminuer jour après jour le nombre de patients dans les services de réanimation. Or il augmente encore", remarque-t-il.

Y aura-t-il assez de lits pour tous les malades ? La question se pose, et la réponse dépendra de l’ampleur de la vague. Pour faire face à l’arrivée soudaine d’un grand nombre de malades, l’AP-HP teste « Covidom 02 », une initiative consistant en la possibilité d'oxygénation des patients à domicile, sous surveillance médicale à distance. Elle vise à "commencer à préparer la suite : faire en sorte que des patients puissent sortir de médecine aiguë plus rapidement de sorte à pouvoir en accueillir d'autres, par exemple sortant de réanimation", explique Martin Hirsch. "On teste s'il est possible de suivre leur état de santé et leur niveau de saturation en oxygène à domicile", précise-t-il.

Déjà dans l’idée de ne pas surcharger les hôpitaux, l’AP-HP avait lancée il y a quelques jours une application pour smartphone, Covidom, une solution de télésuivi à domicile pour les patients suspectés d’être positifs au Covid-19, ou porteurs mais sans signe de gravité. 

"Cette application permet à environ 24.000 patients d’être suivis à domicile", fait savoir Martin Hirsch dans les colonnes de Libération, qui précise que d’autres régions sont en train de mettre en place son utilisation.  "Cela permet de concilier le fait que [les patients] n’aient pas à se déplacer et que les hôpitaux n’aient pas à les recevoir."

Le manque de médicaments, l'autre "hantise"

Outre le manque de lits en hôpital, le stock de médicaments, et sa rupture potentielle, apparaît comme un autre point critique. Une "hantise", pour le directeur général de l’AP-HP, qui précise que les stocks couvrent seulement "quelques jours de consommation". "On n’est pas dans la sérénité complète", confie-t-il. 

En revanche, pour les respirateurs et matériel de réanimation, Martin Hirsch se montre davantage rassurant : "on a réussi à amoindrir les problèmes. On a quelques approvisionnements. La fabrication monte en cadence", même si "on est toujours à devoir compter sur des respirateurs qui ne sont pas les plus adaptés", selon lui. Quant aux masques, "dans les hôpitaux de l'AP-HP, on a un mois devant nous".


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info