PANDÉMIE - L'institution préconise de rendre obligatoire le port du masque dans l'espace public, sans attendre le déconfinement. Elle rappelle qu'il est possible de le fabriquer soi-même à partir de matériaux courants peu onéreux.
Le débat dure depuis des semaines et n'est toujours pas tranché. Faut-il ou non rendre obligatoire le port du masque de protection dans l'espace public ? Alors que l'exécutif envisage de l'imposer dans les transports publics après le déconfinement, l'Académie de médecine met les pieds dans le plat. L'institution, qui ne s'était pas exprimée sur le sujet jusqu'à présent, estime non seulement qu'il faut le rendre obligatoire dans l'espace public, mais aussi que cette mesure doit s'appliquer dès maintenant afin de combattre l'épidémie de coronavirus.
"Une simple recommandation ne peut suffire, chacun devant se considérer comme potentiellement porteur du virus et contagieux, même quand il se sent en bonne santé", insiste l'Académie, dans un communiqué publié ce mercredi 22 avril. "Veiller à ne pas contaminer les autres n'est pas facultatif, c'est une attitude citoyenne qui doit être rendue obligatoire dans l'espace public", complète l'institution.
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Attendre le 11 mai offre du répit au virus
Malgré l'évidente nécessité d'une telle mesure à ses yeux, l'Académie déplore des objections de principe qui retardent sa mise en œuvre et favorisent la persistance d'une transmission du virus dans la population. "Restreindre le port du masque dans les seuls transports en commun, c'est négliger tous les espaces publics où le risque demeure. Subordonner cette obligation à la fourniture gratuite de masques par l'État, c'est conforter la population dans une situation d’assistance et de déresponsabilisation", énumère l'Académie.
De même, poursuit-elle, le fait d'attendre la date du 11 mai (date annoncée pour le déconfinement progressif) pour rendre obligatoire son usage aura pour effet d'accorder "trois semaines de répit" au virus. Autrement dit, c'est "accepter plusieurs milliers de nouvelles infections, donc plusieurs centaines d'hospitalisations et plusieurs dizaines de morts supplémentaires", insiste l'Académie, tout en rappelant qu'il est possible, pour chaque individu, de confectionner son propre masque, lavable et réutilisable, "à partir de matériaux courants non onéreux".