Coronavirus : l'Anses alerte sur les intoxications liées à la désinfection et à l'utilisation d'eau de Javel

par Mélanie FAURE
Publié le 3 avril 2020 à 3h45, mis à jour le 3 avril 2020 à 10h18
Eau de Javel
Eau de Javel - Source : JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

COVID-19 - L'agence sanitaire Anses a tiré la sonnette d'alarme après avoir recensé de nombreux cas d'accidents domestiques depuis le début de la crise sanitaire et alerte notamment au sujet de l'utilisation de l'eau de Javel.

Le nombre d'accidents domestiques explose en période de confinement. Désinfecter, nettoyer et se soigner au temps du coronavirus, oui, mais pas n'importe comment : l'agence sanitaire Anses a dressé des mises en garde jeudi. Depuis début mars, "les centres antipoison signalent de nombreux accidents domestiques et intoxication" en lien avec le nouveau coronavirus, souligne l'Anses. L'agence a identifié quatre origines de "situations à risque" : désinfectants ou nettoyants, solutions hydroalcooliques, huiles essentielles et anti-inflammatoires.

Les centres antipoison ont reçu du 1er au 24 mars 245 appels sur des cas d'exposition à l'un de ces quatre types de produits dans le contexte de l'épidémie de coronavirus. S'agissant des nettoyants et désinfectants, attention aux vapeurs toxiques, prévient l'Anses. Ne mélangez pas plusieurs produits, notamment eau de Javel et détartrant qui ensemble produisent des vapeurs de chlore. Ne passez pas vos aliments à la Javel, n'utilisez pas de désinfectants de surface pour votre hygiène corporelle.

Risques accrus pour les enfants

Attention aux enfants : tout produit doit être stocké hors de leur portée, rappelle l'agence, qui pointe aussi le danger que peut représenter le transfert de produits dans des contenants neutres, trompeurs. Concernant les gels hydroalcooliques, le principal risque concerne l'exposition accidentelle des enfants à ces solutions ou aux produits entrant dans la composition des variantes à fabriquer soi-même (alcool à 70°, eau oxygénée).

Quant aux huiles essentielles, qui peuvent être nocives en cas de mauvaise utilisation, elles "ne constituent pas un moyen de lutte contre le coronavirus", rappelle l'Anses. Mieux vaut s'adresser à un pharmacien en cas de doute sur leur utilisation. Enfin, s'agissant des anti-inflammatoires, l'agence sanitaire rappelle "les bons comportements". 

En cas d'affection chronique, "ne pas arrêter un  traitement anti-inflammatoire prescrit" et "prendre conseil auprès de son médecin traitant". En dehors de tout traitement chronique, "ne pas prendre d'anti-inflammatoires non stéroïdiens et privilégier la prise de paracétamol en cas de fièvre", comme déjà recommandé par le ministère de la Santé, les anti-inflammatoires pouvant aggraver une infection existante.

Comment mieux vivre le confinement ?Source : La Matinale LCI Week-end

Alors que les autorités sanitaires craignent que les gens boudent les services de santé par crainte du coronavirus, "en cas d'intoxication, il ne faut pas refuser ou reporter une consultation nécessaire aux urgences ou dans un cabinet médical", souligne l'Anses qui rappelle qu'il faut "suivre précisément les indications du Centre antipoison".


Mélanie FAURE

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