"Coronavirus : la France face à l'épidémie" : le replay de "La Grande confrontation"

Publié le 12 mars 2020 à 2h00

Source : TF1 Info

ÉPIDÉMIE - Ce mercredi soir, le ministre de la Santé était l'invité de David Pujadas, pour un nouvel épisode de "La Grande confrontation", cette fois consacré à l'épidémie de coronavirus qui a gagné la France. Revivez l'émission sur le canal 26 et LCI.fr en replay.

Ce live est à présent terminé. 

LA FRANCE FACE À L’ÉPIDÉMIE


C’est la fin de l’émission. Merci à tous de l’avoir suivie. Bonne fin de soirée sur LCI.

À QUOI S’ATTENDRE ?


"Nous obtiendrons le pic dans plusieurs semaines, mais cela ne se compte pas en mois", prévoit le Pr François Bricaire. "Ensuite, nous irons vers une diminution, puis la guérison".


"Le souci va être la période dans les semaines à venir. Le système hospitalier est en souffrance. Je redoute la hauteur du pic plus que sa largeur. Mais nous n’arriverons pas à 150.000 morts", conclut de son côté le Pr Éric Caumes.

EMPLOYEUR-EMPLOYÉ, COMMENT FAIRE ?


Avec la propagation du coronavirus, de nombreuses questions se posent au sein des entreprises. "Si un salarié est en arrêt de travail lié au coronavirus, il est indemnisé par l’assurance maladie et n’a pas de délai de carence", explique Sabrina Kemel, avocat en droit du travail. "S’il l’arrêt de travail n’est pas lié au coronavirus, il est indemnisé mais a 3 jours de carence. Si le salarié se met lui-même en retrait, il n’est pas rémunéré.


Si l’employeur a des soupçons sur son employé et le met en arrêt, il est contraint de le rémunérer. Si un salarié est susceptible d’avoir le coronavirus, son employeur peut lui demander de rester chez lui, par principe de précaution. Le salarié a l’obligation de préserver sa santé et celle de ses collègues."

LE VIRUS VA-T-IL MUTER ?


Denis Brogniart demande si la mutation du virus pourrait lui permettre d’être moins grave. "C’est un virus qui mute moins que les autres", tempère le Pr Karine Lacombe, infectiologue. "Lorsqu’un virus mute, il peut devenir plus ou moins virulent. Pour l’instant, il semble assez stable."

UN VACCIN, POUR BIENTÔT ?


"La recherche est extrêmement active", répond Bruno Hoen, directeur de la recherche médicale à l’Institut Pasteur. "Cela va prendre quelques mois. Leur efficacité va être testée, mais il y en aura qui seront efficaces. Il faudra faire des expérimentations animales puis des essais cliniques chez l’homme. La phase de développement est incompressible, on ne peut pas faire cela en moins de 18 mois. Il ne faut donc pas compter sur les vaccins pour arrêter l’épidémie actuelle."

TÉMOIGNAGE


Anne Girardin, 70 ans, est désormais guérie du coronavirus. "La maladie a été très virulente", témoigne-t-elle. "J’ai eu de la fièvre à plus de 39 degrés, des douleurs, un syndrome grippal... Il ne faut pas paniquer. C’est stressant et long, mais il faut rester positif.


Par contre, j’ai contaminé mon mari, qui est actuellement en réanimation, dans un coma artificiel, depuis deux semaines. Il a été opéré d’un cancer du poumon il y a 15 ans, mais il en est guéri. Il est également diabétique."

LES FEMMES ENCEINTES SONT-ELLES PLUS VULNÉRABLES ?


"Elles n’ont pas plus de risque d’attraper le coronavirus, ni de faire une forme grave de la maladie", répondent les experts. "Mais c’est toujours mieux de ne pas développer une maladie infectieuse lorsqu'une femme est enceinte. À l’heure qu’il est, il n’y a pas de conséquences sur le fœtus."

TÉMOIGNAGE D’UN PATIENT SOIGNÉ


Alors que l’animateur de TF1 Denis Brogniart regrette le peu de lumière fait sur la guérison du coronavirus, le député Guillaume Vuilletet (LREM), malade du coronavirus mais désormais soigné, tient à témoigner. "Ma période de quarantaine n’est pas terminée, mais je ne sors pas chez moi. Lorsque j’ai eu un épisode fiévreux, j’ai directement appelé le 15. Le traitement qui m’a été prescrit est très original : du paracétamol et du repos. Il n’y a pas d’autres traitements. Et cela a fonctionné. Je suis seul dans mon appartement parisien, donc je n’ai pas pu contaminer ma famille."


Le député tient également à "dédramatiser" la situation "tout en restant responsable", et demande aux Français de ne pas se précipiter sur les tests de dépistage. "Ce test n’est valable que si l’on a des symptômes. Sinon, cela ne sert à rien, hormis saturer les structures sanitaires."

L’ÉCLAIRAGE DE GÉRALD KIERZEK


Le médecin urgentiste et consultant santé de LCI indique qu’il "faut trouver le juste milieu entre le principe de précaution à outrance et ne rien faire". "Il faut avoir un discours de responsabilité. Le taux de mortalité est très faible. Mais 0,1% sur 15 millions de personnes qui seraient malades, cela fait 15.000 morts. De plus, le taux de reproduction du virus est compris entre 2 et 2,5. C’est plus que la grippe, qui est de moins de 2, et pour lequel il y a un vaccin.


La stratégie actuelle est donc d’étaler dans le temps les malades de façon à préparer les hôpitaux, pour ne pas avoir à faire un choix entre les malades."

L’INQUIÉTUDE D’UNE ASSISTANTE MATERNELLE


Inquiète, une assistante maternelle de l’Oise craint la contamination du coronavirus aux petits enfants. "Les enfants vont avoir des symptômes très peu expressifs, ils ne sont pas en danger", lui répond l’infectiologue Karine Lacombe. "Ceux qui sont en danger sont les personnes âgées. Il faut concentrer nos efforts pour protéger ces personnes.


En revanche, les enfants peuvent amener le virus vers leurs grands-parents. Si les écoles ferment ou que les assistantes maternelles ne travaillent plus, ce sont justement les grands-parents qui vont garder les enfants."

UNE INQUIÉTUDE TROP GRANDE ?


Jean-Christophe Ruffin, médecin, écrivain et diplomate, estime qu’il ne faut pas trop s’inquiéter. "Dans la population générale, il y a une grande peur, à mon avis excessive. Ce qui s’est passé en Italie a introduit un grand état de choc. 50.000 personnes en France meurent tous les mois. Le virus est là depuis un mois, il y a 48 morts. Nos rues et magasins sont vides. Les conséquences sur l’économie sont considérables. Je ne banalise pas, mais il faut avoir une communication optimiste. Ce n’est pas la fin du monde.


La mesure concernant les personnes âgées est indispensable. Mais que toute la population générale vive dans cette terreur... Je ne comprends pas la fermeture des écoles. Dans les populations qui ne font pas de complications comme les enfants, pourquoi ne pas laisser circuler le virus ?"

MOINS DANGEREUX QUE LA GRIPPE ?


Xavier Pothet, médecin généraliste, compare l’épidémie de coronavirus à celle de la grippe saisonnière. "Si nous regardons l’épidémie à un échelon mondial, il y a 121.000 cas et 4.300 décès. Une épidémie de grippe saisonnière fait entre 2 et 6 millions de malades en France. La mortalité de la grippe en France est chaque année de 10.000 morts. Ce n’est pas une banalisation, mais une remise en perspective. Les mesures actuelles fonctionnent."

FAUT-IL S’INQUIÉTER ?


"La très grande majorité des personnes infectées n’auront pas de symptômes ou très peu", rassure le Pr Karine Lacombe. "Il y a eu des décès, il va encore y en avoir. Mais la grande majorité des patients en France guérit. Toutes les mesures barrières devraient permettre de freiner l’épidémie."

"L’enjeu est de freiner l’épidémie"


Suite au cri du cœur du Pr Caumes, le ministre de la Santé a tenu à lui répondre. "Nous entendons les messages. Nous préparons les hôpitaux pour éviter qu’ils soient trop tendus. Aucun signal de saturation n’a été enregistré dans les hôpitaux français à l’heure où je vous parle. Nous sommes dans l’anticipation. L’ampleur d’une épidémie a des conséquences sur la capacité à ne pas saturer notre système de santé. L’enjeu est de freiner l’épidémie pour ne pas avoir cet effet de saturation, comme dans le nord de l’Italie", indique Olivier Véran.

CRI D’ALARME


Le Professeur Éric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière, tire la sonnette d’alarme. "Il est très probable que l’on évolue vers un scénario à l’italienne. Mieux vaut prendre maintenant des mesures comme en Italie. Je vois ce qu’il se passe dans mon hôpital. Je vois des malades qui arrivent tous les jours avec des infections respiratoires sévères. Les réanimations se remplissent extrêmement rapides. Il risque d’y avoir un choix à faire entre les malades du coronavirus et les autres. Demain, on sera dans la même situation qu’en Italie."

CONTAMINATION


Peut-on encore prendre le train sans inquiétude ? "Peut-être, mais j’ai bien peur que le virus ne soit plus contagieux qu’on ne veuille bien le dire", annonce le Pr Éric Caumes. "Il est possible qu’il existe des super-contaminateurs. Malheureusement, nous n’arrivons pas à les repérer. C’est probablement cela qui va nous obliger à prendre des mesures encore plus drastiques."

COMMENT LIMITER LES RISQUES ?


"Le risque 0 n’existe pas avec un virus. Tant que vous n’êtes pas immunisé, il y a un risque. Mais ils sont limités par les mesures barrières, comme le lavage des mains. Ces gestes sont très importants. Plus l'on prend l'habitude se se protéger et de protéger les autres, mieux ça ira."


À plus long terme, le ministre Olivier Véran "espère un vaccin et un traitement le plus rapidement possible".

TEST DE DÉPISTAGE


Pourquoi tout le monde ne se fait-il pas tester contre le coronavirus ? "Cela ne sert à rien de faire des tests de dépistage chez les personnes qui n’ont pas de symptômes", répond le Pr Karine Lacombe, infectiologue. "Sinon, ils seront faussés. Il faut attendre d’avoir des symptômes : fièvre, toux, signes d’infection respiratoire..."

INTERDICTION DE SE RENDRE DANS LES EHPAD


"Il y aura des exceptions pour les soins dans les Ehpad et pour la fin de vie notamment", tient à rassurer Olivier Véran. "Mais l’épidémie avance. Nous ne pouvons pas prendre le risque" d’accepter les visites au sein des établissements.

FAUT-IL FERMER LES ÉCOLES ?


Sur le plateau, Olivier Véran est interrogé par une mère de famille, qui regrette l'ouverture de l'école de son enfant malgré un cas de coronavirus au sein de l'établissement. "L’école est l’endroit où l’on peut apprendre la prévention. Mettre ses enfants à l’école n’est pas dangereux", assure Olivier Véran. "Toutes les études montrent qu’il n’y a pas de formes graves du coronavirus sur les enfants."


Ceci étant, au sein des foyers de contamination, certains établissements scolaires restent portes closes. "Nous fermons beaucoup d’écoles dès lors qu’y aller est un danger. Les décisions de fermetures se font au cas par cas : selon si le virus circule beaucoup ou non ou encore selon la densité de population", se justifie le ministre.

POURQUOI LES TRANSPORTS PUBLICS NE SONT-ILS PAS FERMÉS ?


Alors que la plupart des rassemblements sont désormais interdits sur tout le territoire, les transports publics sont eux toujours ouverts. S'ils sont fermés, "vous paralysez les hôpitaux, les services de sécurité, la vie économique et sociale de notre pays", justifie Olivier Véran. "Les mesures sont proportionnées, nous les adaptons en fonction de la propagation. Nous ne nous interdisons pas de faire évoluer les mesures, mais toujours en les adaptant."

SITUATION EXCEPTIONNELLE, MESURE EXCEPTIONNELLE


En début de soirée, Olivier Véran a annoncé l’interdiction pour les Français de se rendre "dans les Ehpad et les unités de soins de longue durée". "Les personnes y sont fragiles et porteuses de maladies. Dans 15% des cas, la forme de coronavirus est sévère, et peut aller jusqu’à la pneumonie ou la réanimation. 105 Français sont en réanimation ce soir. Les personnes qui ont le plus de complications sont les personnes fragiles. Il faut donc les protéger."

COMMENT QUALIFIER LA SITUATION ?


Invité à qualifier la situation en France en un seul adjectif, le ministre de la Santé a qualifié de "sérieuse" l’épidémie de coronavirus. "Nous nous en préoccupons. Nous souhaitons que les Français soient également préoccupés. Ils sont eux-mêmes acteurs du ralentissement de la propagation du virus", a expliqué Olivier Véran.

LA FRANCE FACE À L’ÉPIDÉMIE


Bonsoir et bienvenue à tous dans ce direct consacré à l’émission "La Grande confrontation" sur LCI. Le ministre de la Santé Olivier Véran est sur le plateau de David Pujadas pour répondre à toutes les questions sur l’épidémie de coronavirus, dont le nombre de cas ne cesse d’augmenter en France.

Le ministre de la Santé Olivier Véran était l'invité de David Pujadas, mercredi 11 mars, dès 20h45. Alors que de nombreuses questions restent encore en suspens du fait de l'épidémie de coronavirus qui saisit le territoire, le neurologue de formation a répondu aux questions de plusieurs témoins invités par LCI. Ceux-là sont soignants, inquiets des moyens de l'hôpital français si le seuil 3 de la propagation était atteint, ou de citoyens, guéris ou craignant d'être infectés.

Revivez "La Grande confrontation - Coronavirus : la France face à l'épidémie" dans le direct ci-dessus.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info