Coronavirus : utiles ou pas ? Tout ce qu'il faut savoir sur les masques de protection

par Hamza HIZZIR
Publié le 2 mars 2020 à 12h42

Source : TF1 Info

PROTECTION - Alors que l'épidémie du Covid-19 gagne du terrain, les achats de masques se multiplient. Mais sont-ils vraiment efficaces ?

Mardi dernier, à la veille du match de Ligue des champions entre Lyon et la Juventus et de la venue de quelque 3000 supporters italiens, une employée d'un hôtel proche du stade confiait son dilemme à LCI : "On n'est pas tout à fait tranquilles. On se demande comment assurer la sécurité de nos clients et des collaborateurs. Il y a un conflit entre la volonté de se protéger et celle d'offrir un service de qualité aux clients. Par exemple, si on porte des masques, ce ne serait pas rassurant pour eux, et puis on ne sait pas si ça sert à grand-chose..."

Une certitude : il est devenu difficile d'acheter l'un de ces fameux masques de protection : "Trois à quatre mois de stocks, soit 400.000 masques, sont partis en une demi-journée", indiquait récemment la PME Komli-Hopen au Figaro. En parallèle, sur Internet, les prix s'envolent. Et dans les hôpitaux, les vols se multiplient. Au point que les autorités publiques ont dû, ces derniers jours, face à cette frénésie, rappeler dans quelle mesure ils ont une utilité.

Seulement "quand on est malade"

Dans ses dernières recommandations, le gouvernement explique qu'il faut en porter seulement "quand on est malade". Puis développe : "Le port du masque chirurgical n’est pas nécessaire si vous avez séjourné en Chine (Chine continentale, Hong Kong, Macao), à Singapour, en Corée du Sud, en Iran ou dans les régions d’Emilie-Romagne, de Lombardie et de Vénétie en Italie, si vous ne manifestez aucun symptôme. Le port du masque par la population si vous n’êtes pas malade ou si vous n’avez pas voyagé dans une zone touchée par le virus afin d’éviter d’attraper le coronavirus COVID-19 n’est pas recommandé et son efficacité n’est pas démontrée. Par ailleurs, les masques FFP2 sont réservés aux professionnels de santé. Il s’agit d’équipements de protection individuelle destinés aux soignants en contact étroit avec un malade confirmé."

Les masques FFP2 ? Il convient en effet de distinguer les différents masques existants. D'abord les masques anti-projections, communément dits "chirurgicaux", en papier ou en tissu bleu, qui permettent de filtrer les bactéries et d’éviter de contracter un virus. Ceux-ci sont destinés aux personnes malades, dès l’apparition des premiers symptômes d’infection respiratoire, mais ils protègent l'entourage proche, pas les porteurs eux-mêmes. Ensuite, les masques de protection respiratoire, dits "FFP" (pour "Filtering Facepiece Particles"), des dispositifs de protection respiratoire étanches, dotés de coques ou de valves couvrant le nez et la bouche. Ceux-là sont réservés aux professionnels de santé, non au grand public.

Les "masques canard"

Certains particuliers parviennent néanmoins à s'en procurer, le plus souvent sur Internet, ce qui a mis au jours les trois catégories de masques FFP existants : FFP1, FFP2, FFP3. De l'un à l'autre, c'est le degré de filtration qui varie, d’une filtration faible (78% des particules pour le FFP1) à une filtration élevée (98% des particules pour le FFP3). Seuls les masques de type FFP2 (appelés aussi "masques canard", filtrant  92% des particules) et FFP3 filtrent suffisamment l’air inspiré pour empêcher l’inhalation d’un virus. D'où la convoitise qu'ils suscitent.

Et d'où ce rappel du ministère de la Santé : "Le port de masques de type FFP2 est préconisé pour les personnels de soins lors des phases de transmission interhumaine et pandémique et pour les personnes à risque majeur d’exposition (proximité de moins d’un mètre d’une personne malade), tels que les professionnels de santé au contact des malades." Par ailleurs, les masques anti-pollution que l'on voit parfois sont totalement inefficaces face au coronavirus. "Le masque n’est pas la bonne réponse pour le grand public car il ne peut être porté en permanence et surtout n’a pas d’indication sans contact rapproché et prolongé avec un malade", conclut le gouvernement.


Hamza HIZZIR

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