Vols et trains annulés : les transports déjà touchés par la 5e vague de Covid

A. LG
Publié le 23 décembre 2021 à 16h29, mis à jour le 23 décembre 2021 à 16h34

Source : TF1 Info

INCIDENCE - Alors que les experts s'inquiètent de l'impact des mesures prises face à la progression de l'épidémie pour "les secteurs stratégiques de fonctionnement de notre société", des répercussions de la 5e vague s'observent déjà dans l'aérien et le ferroviaire.

La possible "désorganisation de la société" redoutée par de nombreux spécialistes face à la progression du variant Omicron serait-elle déjà à l'œuvre ? Touchée par la 5e vague de Covid-19, la SNCF a annoncé, jeudi 23 décembre, devoir annuler des trains régionaux à l'instar de la première compagnie aérienne allemande, Lufthansa, qui a dû annuler plusieurs vols intercontinentaux à l'approche de Noël, trop de pilotes étant tombés malades.

Des perturbations dues à des manques de personnel affectent également le trafic des Transilien et RER ce jeudi et jusqu'au week-end de Noël. 

Trains régionaux annulés

"Comme tout employeur, nous sommes confrontés à l'échelle du groupe SNCF (SNCF Voyageurs, SNCF Réseau, SNCF Gares & Connexion) aux effets de cette 5e vague Covid, ni plus ni moins que le reste de la société", a ainsi expliqué un porte-parole de la compagnie ferroviaire ce jeudi à l'AFP. "L'évolution de la situation sanitaire (augmentation des cas Covid et des cas contact) peut amener à des adaptations locales de certains de nos plans de transport", soit parce que les cheminots sont indisponibles, soit en raison d'"une moindre fréquentation des voyageurs par exemple du fait du télétravail", a-t-il ajouté.

"Les adaptations des plans de transports que nous pouvons rencontrer du fait du Covid portent uniquement sur des trains régionaux", a précisé le porte-parole, notant que le phénomène était pour l'instant "local et marginal".

En Occitanie notamment, la SNCF a annulé tous les trains jusqu'en janvier sur les lignes Perpignan-Villefranche (Pyrénées-Orientales), Carcassonne-Quillan (Aude) et Nîmes-Le Grau du Roi (Gard). Des trains sont annulés sur d'autres lignes comme entre Mende et Marjevols (Lozère), Lyon et Grenoble, Bordeaux et Sarlat (Dordogne), Nancy et Longwy (Meurthe-et-Moselle), Évreux et Mantes (Yvelines) ou encore sur des liaisons intérieures à la Normandie.

Perturbations sur les lignes RER

Ce jeudi, le trafic RER était, lui aussi, affecté en raison d'effectifs réduits. Sur la ligne, "prévoir 2 trains sur 3 en moyenne", a détaillé l'application de transport Citymapper, le trafic devant rester en dents de scie vendredi. "Motif : difficultés liées à un manque de personnels dû à la crise sanitaire", selon la SNCF. Sur la ligne D, entre Corbeil-Essonnes et Melun, un train sur deux est annoncé aux heures de pointe ce jeudi, le trafic étant, là encore, censé rester perturbé le week-end de Noël.

Les lignes H, J, L, P, R du transilien ne fonctionnent, elles non plus, pas normalement ces jours-ci. 

Vols Lufthansa annulés

"Les liaisons transatlantiques vers l'Amérique du Nord vers Boston, Houston et Washington sont principalement affectées du 23 au 26 décembre en raison de l'augmentation du taux de maladie" chez les pilotes, a par ailleurs indiqué la compagnie allemande Lufthansa, qui veut proposer des alternatives aux passagers concernés. "Nous avons de fortes réserves" de personnel naviguant, mais "elles ne suffisent plus avec un taux de maladie extrêmement élevé", a précisé un porte-parole de la compagnie. 

Le lien des cas de maladies avec le variant Omicron du coronavirus relève du "spéculatif", car Lufthansa n'est pas informé du type de maladie contracté par ses pilotes, a ajouté cette source. Le portail en ligne aero.de avait signalé en premier le manque de pilotes disponibles chez la compagnie allemande, qui volent d'ordinaire sur des avions A330 et A340 utilisés sur les longues distances. La compagnie aérienne scandinave SAS a également annoncé mercredi l'annulation d'une dizaine de vols internationaux le même jour au départ de Stockholm, après une trentaine la veille, invoquant l'absence de salariés affectés par le Covid-19 ou des recommandations sanitaires.

Un aperçu de la "paralysie" à venir ?

Ce jeudi, Olivier Guérin, membre du Conseil scientifique, a souligné les risques d'augmenter à 17 jours la durée d'isolement pour les cas contact d'une personne contaminée par Omicron pour "les secteurs stratégiques de fonctionnement de notre société", citant également "la distribution alimentaire, la sécurité, l'énergie, les transports et les communications". Jean-François Delfraissy, le président de cette instance chargée d'éclairer les décisions du gouvernement dans la lutte contre l'épidémie à, de son côté, dit craindre une "possible désorganisation de la société" en janvier en raison de la propagation "fulgurante" du variant, qui pourrait provoquer des "des centaines de milliers de cas par jour" d'ici au début de l'année 2022.

La veille, le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et professeur de médecine à l'Université de Genève, avait déjà alerté sur une directive qui pourrait rapidement mettre "les services essentiels du pays à l'arrêt"


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