Covid-19 : quels sont les départements où la situation est "très préoccupante" ?

ALG
Publié le 24 février 2021 à 17h40, mis à jour le 25 février 2021 à 11h42

Source : TF1 Info

FOCUS - La situation sanitaire "est très préoccupante dans une dizaine de départements", a alerté Gabriel Attal mercredi. Après Nice et Dunkerque, quels sont ces territoires scrutés de près ? On fait le point.

Il a suffi de quelques jours pour voir changer la donne. Si les chiffres de l'épidémie semblaient aller plutôt dans le bon sens il y a encore une semaine, avec une tendance à la baisse du nombre de cas quotidiens et un début de reflux du nombre de personnes hospitalisées pour des formes graves de Covid-19, la situation "se dégrade" à présent. Elle se veut même "très préoccupante dans une dizaine de départements", a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l'issue du conseil des ministres.

"Certains territoires imposent des décisions, des mesures rapides et fortes face aux risques imminents devant nous", a-t-il insisté, précisant que le Premier ministre Jean Castex tiendrait une conférence de presse jeudi. En attendant le détail de la liste des zones concernées, qui ne sera pas forcément axée sur les seuls taux d’incidence, certaines sont d'ores et déjà scrutées de près.

Les Alpes-Maritimes

A Nice et sur tout le littoral des Alpes-Maritimes, les habitants vont devoir vivre les deux prochains week-ends (27-28 février, 6-7 mars), sous la contrainte d'un confinement qui s'ajoutera au couvre-feu de 18h déjà en place la semaine, tel qu'annoncé lundi. Pour les autorités, ce tour de vis est notamment justifié par la pression dans les hôpitaux. Les services hospitaliers sont "proches de la saturation", a souligné Romain Alexandre, le représentant de l'ARS : le taux d'incidence (588 pour 100.000 habitants) dans le département est "le plus élevé de France" et le taux de positivité est "en nette augmentation dans toutes les tranches d'âge exceptées pour les plus de 80 ans". Le taux d'incidence est particulièrement élevé dans la métropole niçoise, avec plus de 700 cas positifs pour 100.000 habitants, plus de trois fois la moyenne nationale (190), tandis qu'environ 10% des tests de dépistage s'avèrent positifs (contre 6% pour l'ensemble de la France). Par ailleurs, selon les derniers chiffres publiés par Santé publique France, environ 30 à 50% des cas qui sont détectés sur place cas détectés seraient liés au variant anglais, plus contagieux. 

"La situation sanitaire est particulièrement inquiétante dans les Alpes-Maritimes (…) Avec le taux d’incidence, j’ai rappelé qu’à Nice il y a 500 personnes qui tombent malades par jour. Donc il fallait des mesures fortes, je m’y étais engagé", a commenté ce lundi à Villefranche-sur-Saône le ministre de la Santé Olivier Véran, qui s'était rendu à Nice samedi. 

Le Nord

Comme dans les Alpes-Maritimes, un confinement local le week-end et plusieurs mesures de restrictions ont été annoncées mercredi par Olivier Véran à Dunkerque. Il faut dire que le taux de pénétration du variant anglais préoccupe dans le département du Nord et plus particulièrement dans cette agglomération : la souche britannique y représente désormais 72% des cas.  

Située sur le littoral du nord, en face de l'Angleterre et non loin de la frontière belge, Dunkerque affronte depuis plus de dix jours une flambée épidémique. La hausse culminait lundi à 900 cas pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, plus encore que pour la métropole Nice Côte d'Azur (771) et plus de quatre fois supérieur à la moyenne nationale (201). À l'échelle du département, le taux d'incidence a notamment connu un net rebond grimpant de plus de 10% entre la semaine du 1er février et celle du 8 février. 

"On n'est clairement plus sur une vague, on est sur ce qu'on peut appeler une marée", prévenait il y a quelques jours le Dr Christophe Couturier, responsable des urgences de l'hôpital de Dunkerque.  À noter que la vigilance est aussi de mise concernant le département voisin du Pas-de-Calais où le taux d'incidence a bondi de 23,43% en une semaine, pour plafonner aujourd'hui à 253,4 cas détectés en une semaine pour 100 000 habitants. Ou encore dans l'Oise où le taux d'incidence a aussi grimpé ces derniers jours.

La Moselle

En Moselle, également confrontée à une flambée du Covid, la piste d'un confinement local avait aussi été évoquée avant d'être écartée. Avec un taux d'incidence particulièrement élevé, à 283 pour 100.000 habitants, contre 175 pour le Grand Est et 190 au niveau national, la situation de ce département frontalier de l'Allemagne reste pourtant préoccupante. Au point d'ailleurs qu'elle pourrait pousser le gouvernement d'Angela Merkel à classer le territoire parmi les  plus touchés par la pandémie de Covid-19, en France, comme zone à haut risque, selon un groupe de médias allemands. Et pour cause : le taux de variants inquiète aussi dans ce département. "Plus d'un tiers des cas en circulation serait d'origine sud-africaine", avait ainsi précisé le 17 février dernier, le ministre de la Santé devant l'Assemblée nationale. C'est le "seul endroit du territoire" où un tel taux est observé.

À noter enfin que si le taux d'incidence diminue pour les plus de 65 ans, "la pression hospitalière en revanche continue d'augmenter avec 547 personnes hospitalisées, dont 86 en soins critiques", pointe Lamia Himer, déléguée territoriale de l'Agence régionale de Santé (ARS) Grand Est. Le taux d'occupation en réanimation est de 95% des lits installés, a-t-elle ajouté, avec une "moyenne d'âge de 55 ans" au CHR Metz-Thionville.

L'Ile de France

La situation est par ailleurs jugée très fragile en Ile-de-France. "La situation est tendue depuis plusieurs semaines. Il y a une augmentation régulière et lente du nombre d’entrées en réanimation", a détaillé ce lundi Martin Hirsch sur France Inter, soulignant qu'"en janvier, nous avions 25 entrées par jours. Aujourd’hui, nous en avons 50 tous les jours." Dans la capitale, le taux d’occupation en réanimation est de 57 %, proche du seuil d’alerte de 60 % déjà franchi en Île-de-France, où 66 % des lits de réanimation sont occupés par des malades du Covid-19.

Et dans la région francilienne aussi, le taux de pénétration des variants est en augmentation. Selon le directeur de l’AP-HP, il atteindrait "45 à 50 %" en Île-de-France, contre "15 à 20 %" début février, estimait à l'époque Rémi Salomon, président de la Commission médicale de l’AP-HP. À Paris, la part des variants est estimée de 30 à 50 % par Santé publique France au 18 février tandis que dans les Hauts-de-Seine elle est estimée à plus de 50 % de variants.  Dans ce contexte, le taux d’incidence à Paris ne cesse de grimper (256 cas pour 100 000 habitants au 18 février) tandis que ceux  du Val-d'Oise (254,7) du  Val-de-Marne (251,9) restent eux aussi particulièrement élevés. A l'échelle régionale, le taux d'incidence a bondi à 277 cas pour 100.000 habitants sur sept jours samedi, contre 269 la veille, selon les chiffres de l'Agence régionale de santé (ARS). Enfin, le taux de reproduction francilien est au-dessus de 1, comme nulle part ailleurs en France si ce n'est dans les Hauts-de-France.

C'est dans ce contexte que le Premier ministre a effectué une visite surprise mardi soir au centre hospitalier d'Argenteuil (Val d'Oise) où 80% du service de réanimation est occupé par des malades Covid. 

Dans le reste de l'Hexagone

D'autres départements ont vu leur taux d'incidence grimper ces dernier jours comme la Nièvre (+16,28% avec 164,3 cas pour 100 000 habitants) ou les Hautes-Alpes (+8,87% avec 250 cas pour 100 000 habitants) mais aussi l'Essonne ou la Seine St Denis . Ou encore stagner à un niveau élevé comme les Bouches-du-Rhône (346 cas pour 100 000 habitants, l'Aisne (262,3), ou l'Occitanie, seul département de Haute-Garonne à afficher un taux d'incidence supérieur à 200 (209,9). 

La Réunion

Outre-mer, la situation s’aggrave de jour en jour sur l’île de La Réunion. "Le 17 janvier dernier, les premiers cas de contamination par le variant 501.V2 de la Covid-19, apparu en Afrique du Sud, ont été détectés à La Réunion. Depuis, des cas (...) sont identifiés régulièrement, ce qui témoigne d'une circulation avérée sur le territoire", expliquait vendredi dernier un communiqué commun du ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu et du ministre de la Santé Olivier Véran, à la suite d'un conseil de défense et de sécurité nationale. Par ailleurs, "les structures hospitalières de La Réunion accueillent aujourd'hui de nombreux patients mahorais en évacuation sanitaire", ajoute le texte. Au total, 700 nouveaux cas positifs au Covid-19 ont été dénombrés en une semaine seulement. 


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