Campagne vaccinale : malgré la diversification de l'offre, le vaccin Pfizer/BioNTech restera majoritaire jusqu'en juin

Publié le 23 février 2021 à 19h28
Le vaccin Pfizer va encore rester le plus injecté pendant plusieurs mois.
Le vaccin Pfizer va encore rester le plus injecté pendant plusieurs mois. - Source : DENIS CHARLET / AFP

POLITIQUE VACCINALE - Trois vaccins sont aujourd'hui autorisés en France et de nouveaux vaccins devraient l'être d'ici au printemps. Pour autant, celui développé par Pfizer/BioNTech demeure le plus injecté. Et de loin, comme le confirment les autorités de santé.

Lorsque la campagne de vaccination a débuté en France, les premières injections ont été effectuées avec le vaccin développé par Pfizer/BioNTech. Logique, puisque celui-ci est resté durant quelques semaines le seul autorisé en France et en Europe, bénéficiant avant les autres d'un agrément de la part de l'Agence européenne du médicament. Depuis, l'offre s'est pourtant étoffée : Moderna puis AstraZeneca ont obtenu à leur tour des autorisations, permettant de multiplier les sources d'approvisionnement. 

Ces laboratoires ne sont pas les seuls à plancher sur des vaccins : de nouveaux pourraient être autorisés dans les semaines et mois à venir. De quoi permettre une vaccination à plus large échelle, mais aussi potentiellement de mieux l'adapter en fonction des patients. 

S'il n'est pas possible de faire le choix de recevoir tel ou tel vaccins, certains sont toutefois préconisés pour des classes d'âges ou des patients spécifiques, atteints par exemple de pathologies nécessitant des précautions. Si à l'heure actuelle, on dénombre 3 vaccins autorisés en France, on observe en pratique que celui de Pfizer reste le plus distribué. Une situation qui devrait d'ailleurs durer.

90% des doses injectées

L'accès à des vaccins de différents types signifie-t-il que les doses Pfizer, Moderna et AstraZeneca sont injectées dans des quantités similaires ? Pas vraiment. Depuis peu, Santé Publique France communique sur les volumes d'injections réalisées en fonction des différents laboratoires. Des données qui montrent une très forte prévalence du vaccin Pfizer/BioNTech : depuis le début des vaccinations, il a représenté 90% des doses.

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"Le Pfizer aura toujours une place prépondérante dans la stratégie vaccinale au cours des mois à venir", a reconnu ce mardi le ministère de la Santé, sollicité par LCI. "En tout cas jusqu'au mois de juin par rapport aux autres vaccins." Le résultat entre autres de livraisons plus importantes, ainsi que du choix d'injecter en priorité ce vaccin aux personnes les plus fragiles, dans les Ehpad notamment. Il faut par ailleurs noter que le volume des doses déjà prescrites suit à peu près les estimations des autorités de santé pour les différents laboratoires, en particulier pour Moderna. 

Au fil du temps, si Pfizer va continuer à fournir la France (et va même augmenter le nombre de doses fournies), les autres laboratoires vont toutefois accélérer leurs livraisons et surtout multiplier les volumes. Sans compter l'apport des laboratoires qui sont aujourd'hui à la fin de leurs essais cliniques ou déjà en phase de validation, et qui devraient pouvoir bientôt distribuer leurs vaccins sous réserves des autorisations nécessaires, délivrées par les autorités de régulation du médicament. Le tableau ci-dessous (accessible aussi par ce lien) permet de visualiser les quantités dont prévoit de disposer le ministère de la Santé, et ce jusqu'à la fin juin. Il montre la place prépondérante jouée par Pfizer dans la stratégie française. 

Si les écarts actuels suivent globalement les prévisions en matière de types de vaccins utilisés pour les injections, les autorités sanitaires admettent qu'un point de vigilance particulier est à signaler en ce qui concerne le vaccin AstraZeneca. Les équipes du ministère de la Santé souhaitent voir le rythme de son utilisation "accélérer" au cours des prochaines semaines, et entendent "entrer dans une dynamique de réhabilitation de ce vaccin", jugée "indispensable". En effet, il souffre aujourd'hui d'un "déficit d'image" jugé injustifié, en raison notamment des réserves sur son utilisation pour les plus de 65 ans, faute de données disponibles assez nombreuses. Par ailleurs, des doutes persistent quant à son efficacité face au variant sud-africain. 

En résumé, on constate donc que le vaccin Pfizer reste aujourd'hui, et de loin, le plus injecté en France. Une situation qui s'explique en partie par le fait qu'il ait été le premier homologué, mais aussi parce qu'il est livré en plus grande quantité et qu'il est destiné tout particulièrement aux personnes les plus âgées, en première ligne. Les autres laboratoires vont, eux aussi, démultiplier leurs volumes de livraisons d'ici à l'été, contribuant à un rééquilibrage progressif. Les autorités de santé reconnaissent bien volontiers la place centrale du vaccin Pfizer par rapport à ses concurrents, bien que de nouveaux acteurs soient en passe d'arriver, plusieurs homologations de vaccins étant pressenties dans les semaines et mois à venir. Pour les patients, l'impact demeure en tout cas minime : il est en effet impossible de choisir le vaccin qui nous est injecté.

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Thomas DESZPOT

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