Covid-19 : ce qu'il faut savoir pour l'ouverture ce mardi de la vaccination des adolescents

CQ
Publié le 15 juin 2021 à 6h32, mis à jour le 15 juin 2021 à 9h13

Source : JT 20h Semaine

NOUVELLE ÉTAPE - Les plus de 12 ans pourront prendre rendez-vous dès ce mardi 15 juin pour se faire vacciner contre le Covid. Conditionnée à l’accord parental, cette campagne à destination des adolescents "présente des bénéfices individuels et collectifs", selon la Haute autorité de santé.

Après l’objectif des 30 millions de primo-vaccinés atteint ce week-end, la campagne vaccinale va prendre un nouveau tournant ce mardi 15 juin en s’ouvrant à plus de 3,5 millions d’adolescents. On fait le point sur ses conditions et ses enjeux. 

Tous les 12-17 ans concernés

À compter du mardi 15 juin, donc, tous les Français de plus de 12 ans pourront décrocher un rendez-vous dans un centre de vaccination, à l’exception de ceux ayant développé un syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (PIMS) après une infection au Covid. Jusqu’alors, la vaccination était ouverte aux mineurs de 16 et 17 ans dans les cas où ils présentaient une maladie leur faisant peser un très haut risque de forme grave du Covid ou bien s’ils avaient une personne immunodéprimée dans leur entourage.

Une autorisation des deux parents

Cette campagne va être conditionnée par plusieurs facteurs. D’abord, la vaccination ne sera autorisée qu’en centre - et non en pharmacie comme c’est le cas pour la population adulte - et ne se fera pour l’instant qu’avec le vaccin Pfizer/BioNTech, le seul à avoir reçu l’homologation de l’Agence européenne des médicaments (EMA). Ensuite, elle nécessitera l’accord des deux parents ou tuteurs légaux, sous une forme écrite disponible en ligne, dont au moins l'un devra être présent au moment du rendez-vous.  

Une balance bénéfice-risque moins évidente

Les décès provoqués par le Covid restant exceptionnels parmi les adolescents en bonne santé, la question de la balance bénéfice/risque se pose légitimement. Le comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui n’a rendu son avis qu’après la décision prise du gouvernement, a émis des réserves sur l’ouverture de la campagne à ce public plus jeune, "qui n’est que peu affecté par des formes sévères de la Covid-19". Le CNNE a également considéré que celle-ci "pose la question de leur consentement libre et éclairé". À noter que l’adolescent concerné devra théoriquement donner son accord pour se faire vacciner, en plus de celui de ses représentants légaux. 

Des essais cliniques de phase 3 ayant été menés sur plus de 2000 adolescents de 12 à 15 ans par le laboratoire Pfizer, les effets secondaires après une ou deux doses ont pu être analysés. Si le vaccin "était bien toléré" chez ce public, selon le comité consultatif national de l’immunisation du Canada, et qu’aucun effet indésirable grave n’a été relevé dans l’étude, des symptômes légers - fatigue, maux de tête, fièvre ou courbatures - étaient plus fréquents après la deuxième dose. Comparativement aux personnes de 16 à 25 ans, les adolescents de 12 à 15 ans ont démontré une fréquence accrue de maux de tête, de frissons et de fièvre, comme nous vous l'expliquions plus en détail ici.

La nécessité d’une immunité de groupe

Pour la Haute autorité de santé (HAS), la vaccination des adolescents demeure toutefois une nécessité et "présente des bénéfices individuels et collectifs".  Un bénéfice direct puisque" des formes sévères de Covid-19 peuvent survenir chez les adolescents, et particulièrement ceux qui ont des comorbidités" et que la vaccination éviterait des fermetures de classes à l'avenir. Et, bien sûr, indirect, car elle permettrait de "protéger leurs proches immunodéprimés ou vulnérables" et plus largement "de diminuer la circulation du virus". 

Comme le pointe la HAS, qui a rendu un avis conforme à celui de l’EMA, "si le rôle des adolescents dans la transmission paraît plus faible que celui des adultes, il n’est toutefois pas nul et dépend lui-même de la circulation virale". Car c’est tout l’enjeu de vacciner plus de 3,5 millions de Français mineurs, pas épargnés par la maladie mais "moins souvent symptomatiques" : qu’ils participent à la construction d’une immunité de groupe, rendue possible à partir de 80% de la population vaccinée, selon l’institut Pasteur. À ce jour, 23,2% des Français sont considérés comme totalement protégés contre le virus, soit 15,5 millions de personnes. 


CQ

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