VACCIN - Une semaine après son lancement, la campagne de vaccination française patine en France avec à peine quelques centaines de vaccinés. Le gouvernement promet d'accélérer.
À peine démarrée, et déjà sous le feu des critiques. La campagne de vaccination patine. De nombreux professionnels de santé dénoncent "un fiasco", "une déroute" face à une organisation qu'ils jugent inadaptée. "La campagne de vaccination va bientôt prendre de l’ampleur", promet le ministre des Solidarités et de la Santé, Olivier Véran, dans un tweet publié le 31 décembre, quelques heures avant les vœux d’Emmanuel Macron, au cours desquels le chef de l'État a indiqué qu’il ne "laisserait pas une lenteur injustifiée s’installer". Ce dimanche dans le JDD, les propos rapportés du chef de l'Etat sont plus agacés : "Ca doit changer vite et fort. Ca va changer vite et fort", assure le chef de l'Etat en privé.
Car à en croire les chiffres, le démarrage de la campagne de vaccination est pourtant poussif. Selon les données regroupées par CovidTracker, seules 352 personnes ont, pour l’heure, été vaccinées en France contre le Covid-19, même s’il s’agit d’une estimation sur des données "partielles", précise le site. À titre de comparaison, l’Allemagne, qui n’a débuté les injections que quelques heures avant la France, compte déjà plus de 165.000 vaccinés.
Début décembre, le Premier ministre Jean Castex avait pourtant indiqué qu’environ "un million de personnes" seraient vaccinées en janvier, "ce qui correspond aux quantités de vaccins qui nous seront livrées au cours du premier mois". Or, toujours selon CovidTracker, "il faudrait vacciner 32.247 personnes chaque jour entre aujourd’hui et le 31 janvier" pour parvenir à cet objectif. Pour y arriver, la France va donc accélérer.
500.000 doses chaque semaine
Dans une interview au Parisien ce dimanche 3 janvier, Gabriel Attal estime que "l'accélération est déjà engagée". Il indique que 500.000 doses ont été reçues et que "500.000 doses supplémentaires arriveront chaque début de semaine".
Les professionnels de santé vaccinés plus tôt que prévu
Tout d’abord le calendrier de vaccination va être modifié. "Les soignants de 50 ans et plus qui le souhaitent pourront se faire vacciner dans les centres disposant déjà de vaccins", promet Olivier Véran. Selon le calendrier initial, les professionnels de santé de plus de 50 ans n’auraient pu recevoir leur première injection qu’à partir de février, au mieux. Finalement, les autorisations ont été données "sans délai" et les premiers médecins et soignants ont été vaccinés ce week-end.
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Olivier Véran précise que "bientôt, plus d’une centaine d’hôpitaux équipés pourront délivrer (les vaccins) chaque jour". "Le président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Patrick Bouet, ndlr) l’a fait aujourd’hui", poursuit l’ancien député de l’Isère sur Twitter. Ce sera le cas "la semaine prochaine dans près de 100 centres sur tout le territoire". Selon nos informations, certains professionnels de santé pourront même se faire vacciner dès maintenant, sans attendre la date du 4 janvier, dans les hôpitaux dans lesquels tout est prêt. Il s'agit, pour le ministère de la Santé, de ne pas leur interdire le vaccin sous prétexte que le coup d'envoi officiel n'a pas encore été donné.
J'ai demandé aux hôpitaux d'ouvrir sans délai la vaccination aux professionnels de santé libéraux > 50 ans. Le Président du Conseil National de l'Ordre des médecins l'a fait aujourd'hui à l'hôtel-dieu (Paris). La semaine prochaine, dans près de 100 centres sur tout le territoire. pic.twitter.com/zeaXatLq4j — Olivier Véran (@olivierveran) January 2, 2021
Des centres de vaccination début février
Enfin, autre nouveauté : la création de centres de vaccinations. Ils "ouvriront en ville, pour commencer à vacciner les personnes âgées de 75 ans et plus, puis les 65 ans et plus", indique Olivier Véran. Leur mise en place est prévue "avant début février", précise-t-il.