Variant Omicron : le PDG de Moderna juge prématuré de se prononcer sur l'efficacité de la 3e dose

A. LG
Publié le 1 décembre 2021 à 22h10, mis à jour le 1 décembre 2021 à 23h01
Variant Omicron : le PDG de Moderna juge prématuré de se prononcer sur l'efficacité de la 3e dose

ÉCLAIRAGE - Stéphane Bancel a commenté ce mercredi sur LCI l'annonce du ministre israélien de la Santé portant sur les résultats d'une étude qui conclut à l'efficacité de trois doses de Pfizer sur le variant Omicron, exprimant pour sa part plus de réserves.

"L'échantillon est trop petit". Invité à réagir ce mercredi sur LCI sur les données préliminaires rendues publiques mardi par Israël tendant à prouver qu'après trois doses, le vaccin Pfizer reste très efficace (90%) contre le nouveau variant Omicron, le PDG de Moderna, Stéphane Bancel n'a pas caché ses réserves. À la question "cette annonce est-elle précipitée ?", ce dernier a répondu que c'était en effet "(s)on opinion".   

Et d'insister : "il faut faire attention en science à faire des conclusions générales sur des millions de personnes avec un échantillon aussi petit".

"Impossible de faire des conjonctions aujourd'hui"

Des données concernant l'efficacité des vaccins contre le variant Omicron sont très attendues, afin de savoir si ce dernier échappe à la protection conférée par les vaccins d'origine, ou si celle-ci est atténuée par les mutations qu'il présente. "On pense que le niveau d'anticorps a baissé, ce qui n'est pas une surprise, c'était déjà le cas pour le variant Delta", a de son côté réaffirmé, plus pessimiste, Stéphane Bancel. "Il est impossible de faire des conjonctions aujourd'hui, il faut faire l'analyse de tous les échantillons de sang et dans deux semaines on sera beaucoup plus intelligents", a-t-il toutefois insisté, concédant qu'il est très probable que le vaccin initial protégera au moins partiellement contre ce nouveau variant, même s'il protège moins que contre le variant Delta.

"Ce qui m’inquiète, c’est une personne plus à risque, plus âgée, qui aurait eu une troisième dose ; si les vaccins perdent cinq à dix fois d'efficacité en termes d’anticorps à cause de ce nouveau variant, on revient à la case départ", a-t-il détaillé, soulignant que  "la première chose à faire est le rappel pour remonter le niveau d'anticorps de tout le monde".

"On pensait qu'un tel variant arriverait dans les 12 à 24 mois"

Concernant le délai d'élaboration d'une nouvelle version du vaccin plus efficace face au variant Omicron, le PDG de Moderna a indiqué qu'"il y aura probablement une réponse intermédiaire de un, deux, trois mois avec un vaccin qui a les mutations du Beta et du Delta qui font aussi partie du Omicron parce qu'on travaille sur ce vaccin depuis plusieurs mois". Dans le cas, où la situation  exigerait "un changement total dû au Omicron", le dirigeant se projette plutôt "à horizon de quatre, cinq mois si les agences réglementaires demandent d'autres études cliniques". Et de préciser : "Ça dépendra je pense de la sévérité des infections et des maladies".

Or, les caractéristiques de ce nouveau variant semblent avoir suscité la surprise, y compris, dans le monde scientifique. "C'est le nombre de mutations qui nous a surpris au niveau scientifique, on pensait qu'un tel variant arriverait dans les 12 à 24 mois", a encore expliqué Stéphane Bancel. Et d'insister : "Qu'on passe du variant Delta avec quelques mutations à un variant à 32 mutations, ça a surpris tous nos scientifiques la semaine dernière."


A. LG

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