CRISE SANITAIRE - Depuis le 15 octobre, les personnes non-vaccinées doivent payer pour réaliser un test de dépistage du Covid-19, en cas d'absence de prescription médicale. Une mesure destinée à améliorer la couverture vaccinale. Avec succès ? Pas vraiment, selon les premiers éléments.
C'était l'une des annonces fortes d'Emmanuel Macron le 12 juillet dernier : "cet automne, les tests PCR seront rendus payants, sauf prescription médicale", avait annoncé le chef de l'État lors de sa dernière allocution. En plus de l'élargissement du pass sanitaire et de la vaccination obligatoire pour les professionnels de santé, cette mesure, mise en place depuis le 15 octobre, doit permettre d'améliorer la couverture vaccinale. À ce jour, plus de 51 millions de Français ont reçu au moins une dose. Mais peu ces dix derniers jours.
Selon les données du ministère de la Santé, le nombre de primo-injections ne cesse de baisser depuis la rentrée, sans que la fin de la gratuité des tests pour une partie de la population ne change la donne. Jamais les injections de premières doses n'ont été aussi faibles depuis janvier 2021, lorsque la vaccination n'était réservée qu'à la population la plus vulnérable.
La fin de gratuité des tests Covid ne semble pas avoir provoqué de hausse du nombre de primo-injections de vaccin (25 000 chaque jour, au plus bas depuis janvier 2021). En revanche les troisièmes doses sont en hausse : 63 000 chaque jour. pic.twitter.com/sGjDA5kdyj — GRZ (@GuillaumeRozier) October 25, 2021
Les injections en baisse, le dépistage aussi
Lors de la semaine du 18 octobre, la première depuis la fin du remboursement du dépistage, 160.792 personnes ont reçu leur première dose dans le pays. Lors de la semaine du 4 octobre, la dernière complète avant la mise en place sur la mesure, 232.799 doses avaient été injectées. À titre de comparaison, cet indicateur s'élevait à 292.498 il y a un mois. Des données bien loin des près de 2,4 millions de premières doses injectées lors de la semaine du 19 juillet, après les annonces d'Emmanuel Macron.
Plusieurs raisons peuvent expliquer ces données en baisse. D'abord, la tranche d'âge la moins vaccinée (les 12-17 ans, 75,6% de primo-vaccinés), n'est pas concernée par cette mesure : les tests leur sont toujours remboursés. Ensuite, le nombre de Français éligibles encore à vacciner ne cesse de se réduire : selon le ministère de la Santé, il en reste 6,9 millions... Qui ne semblent donc pas décidés à franchir le pas de la vaccination, en dépit du prix des tests.
Lire aussi
EN DIRECT - Covid-19 : suivez les dernières informations
Lire aussi
Covid : la fin du remboursement des tests "ne devrait pas empêcher de surveiller l'épidémie", estime un virologue
Lire aussi
Mon employeur doit-il prendre en charge mon test si j'ai un déjeuner professionnel sans être vacciné ? Le 20H vous répond
En revanche, la fin du remboursement pour les majeurs non-vaccinés a eu un effet direct sur le dépistage. Selon les dernières données publiées par CovidTracker, 310.000 tests sont réalisés chaque jour en moyenne dans le pays. Contre plus du double à la fin du mois d'août, et environ 500.000 en septembre.
Dans le même temps, le nombre de cas est en hausse : la France a repassé, le week-end dernier, la barre des 50 cas pour 100.000 habitants. Une première depuis septembre et la fin de la quatrième vague. Mécaniquement, le taux de positivité augmente à son tour. Il est désormais fixé à 1,7%. Une première, là aussi, depuis septembre.