RÉSULTAT- Un temps envisagé pour l'Île-de-France et les Hauts-de-France, le confinement limité au week-end sera finalement adapté à toute la semaine. Mise en place dans le Pas-de-Calais et les Alpes-Maritimes, cette règle a-t-elle porté ses fruits ?
Ce ne sera pas la mesure qui concernera les 16 départements concernés par les nouvelles annonces de Jean Castex.
Un temps envisagée pour s'étendre des Alpes-Maritimes et du Pas-de-Calais au reste des Hauts-de-France, la Haute-Normandie et l'Ile-de-France, le confinement le week-end va laisser la place dès ce week-end à une mesure plus ardue. Reste qu'après quelques semaines d'usage, la question se pose de son efficacité. LCI a passé au crible les différents indicateurs.
Aucun effet particulier
Pour répondre à cette question, il existe un outil très simple : Covid tracker. Basé sur les données de Santé publique France, il permet de visualiser simplement les différentes courbes de l'épidémie. Dans ces deux départements, le confinement en fin de semaine est entré en vigueur le samedi 27 février. Trois semaines plus tard, la courbe du taux d'incidence est effectivement en baisse. Mais dans le cas des Alpes-Maritimes, celle-ci ne semble pas directement liée aux restrictions sanitaires.
Fin février, le nombre de cas positifs étaient déjà en train d'amorcer une baisse, notamment à cause des nombreuses communications autour d'une situation de plus en plus alarmante. Sept jours plus tard, soit le délai qu'il faut attendre avant d'identifier un éventuel effet, on remarque que cette tendance n'accélère pas. Au contraire, elle se stabilise. Et le niveau reste toujours élevé, avec un taux d'incidence à plus de 446 cas pour 100.000 habitants. Pour le Pas-de-Calais, la situation est encore plus parlante : il n'y a eu absolument aucun effet particulier. Le taux d'incidence est stable - à 407 cas pour 100.000 habitants - depuis trois semaines.
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Pas d'effet sur les hospitalisations
Comme le résume Guillaume Rozier, data-scientifique à l'origine du modélisateur Covid Tracker, "si on regarde le taux d'incidence, on n'observe pas grand-chose de particulier". À noter qu'il existe cependant un éventuel biais d'interprétation de ces chiffres. La situation sanitaire dans ces départements étant particulièrement inquiétante, la population est plus encline à redoubler de vigilance. Et donc à se faire tester.
Il peut donc paraître plus pertinent de regarder le taux de positivité des tests. En prenant cet indicateur, on observe le phénomène absolument identique. À savoir une baisse dans les Alpes-Maritimes avant la mise en place de la mesure et une inertie pour le Pas-de-Calais. Rien de drastique, donc, mais ces effets peuvent tout de même être intéressants, étant donné qu'a contrario, l'épidémie a continué à exploser dans le reste du pays.
Les indicateurs hospitaliers ne laissent pas non plus entrevoir de réel impact. Il y a bien une très légère baisse dans les Alpes-Maritimes, mais le niveau reste particulièrement élevé. Dans le Pas-de-Calais au contraire, les hospitalisations sont en nette hausse. Mais aucune conclusion ne peut être tirée, la courbe des admissions étant très instable dans ce département.
La situation s'est donc globalement stabilisée, contrairement à la France où l'épidémie est incontrôlable. Mais on ne peut pas parler de baisse nette des indicateurs. Il n'y a donc aujourd'hui pas de preuve de l'efficacité ou de l'inefficacité de cette décision.
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