Variant "Omicron" : "S'il y a un cas en Belgique, il y en a déjà en France"

Publié le 26 novembre 2021 à 23h53

Source : TF1 Info

INTERVIEW - Le monde entier a exercé ce vendredi une levée de bouclier contre le variant "Omicron", découvert il y a quelques jours en Afrique du Sud et classé "préoccupant" par l'OMS. Une nouvelle souche du virus possiblement déjà présente en France, estime Vincent Enouf, chercheur à l'Institut Pasteur, qui se veut rassurant malgré tout.

Il n'a pas fallu plus de quelques heures au variant baptisé "Omicron" pour provoquer un vent de panique. Sa découverte a été annoncée jeudi l'Afrique du Sud, où 22 personnes ont officiellement été contaminée par cette nouvelle souche du Covid-19, potentiellement très contagieuse et aux mutations multiples. Depuis, "Omicron" est détecté tout autour de la planète et l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) l'a d'ores et déjà qualifié de "préoccupant"

Alors que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) juge le risque de le voir se propager en Europe "élevé à très élevé", le premier cas sur le Vieux continent a été annoncé ce vendredi en Belgique. "Il s'agit de quelqu'un qui venait de l'étranger. Testé positivement le 22 novembre. Qui n'était pas vacciné", a expliqué le ministre belge de la Santé, Frank Vandenbroucke. Son cabinet a précisé que cette personne venait d'Égypte, avait transité par la Turquie et était arrivé en Belgique le 11 novembre.

Si aucun cas n'a encore été diagnostiqué en France, Vincent Enouf, directeur adjoint du centre de référence des virus respiratoires de l'Institut Pasteur, estime très probable que plusieurs personnes aient malgré tout déjà été infectées dans le pays. "S'il y a un cas en Belgique, il y en a déjà en France. C'est seulement qu'on ne l'a pas encore détecté ni séquencé. C'est un processus qui demande quelques jours", explique-t-il.

L'efficacité des vaccins à éprouver sans plus tarder

Le scientifique se veut pour autant rassurant. "la couverture vaccinale en France est quand même beaucoup plus importante que là où on a détecté ce virus, où elle est de 20 à 30%. De plus, là où il circule aujourd'hui, il y a beaucoup moins de virus Delta que ce que l'on a aujourd'hui en France. Donc on peut se poser la question de la compétition entre ces deux virus, si ce nouveau virus venait à arriver en France. Est-ce qu'il sera suffisamment fort pour combattre le variant Delta ? Tout ça reste un mystère", dit-il en espérant malgré tout que les fabricants de vaccins se penchent dès maintenant sur la question de leur efficacité concernant ce variant.

"On sait qu'il possède des mutations qui pourraient lui permettre de mieux diffuser, de mieux se fixer à nos cellules et de mieux nous infecter. Mais le plus inquiétant, c'est qu'il pourrait engendrer une baisse d'efficacité de nos vaccins. On peut très bien imaginer qu'une partie des anticorps que nous avons développé ne reconnaissent plus ce virus et le neutralise mal", relève-t-il, rappelant néanmoins que tout cela reste à vérifier. Ce vendredi soir, Moderna a annoncé son intention de développer une dose de rappel spécifique pour le variant Omicron. Idem pour BioNTech, allié de Pfizer, qui se laisse "au plus tard deux semaines" pour l'étudier.


La rédaction de TF1info

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