Pour Alain Fischer, pas question d'élargir la vaccination malgré les nombreux créneaux disponibles

C.A.
Publié le 28 avril 2021 à 12h31

Source : JT 20h Semaine

POLÉMIQUE - Les créneaux de vaccination se multiplient sur le territoire sans toujours trouver preneurs. Mais pour le M. Vaccin du gouvernement, élargir la campagne à des publics non concernés pénaliserait les 4 millions de personnes prioritaires non vaccinées.

"Si on l'ouvrait au premier venu, une personne prioritaire ne sera pas vaccinée". Alors que certains centres de vaccination peinent à remplir leurs carnets de rendez-vous et que plusieurs voix réclament l'élargissement de la vaccination, Alain Fischer, président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, campe sur les positions du gouvernement. Pour lui, l'ouverture de créneaux de vaccination à des personnes plus jeunes se ferait forcément au détriment de celles qui en ont le plus besoin à l'heure actuelle. "Il faut faire des choix. On a une quantité de vaccins disponibles et la priorité doit aller aux personnes qui en ont le plus besoin, celles qui ont le plus de risques d'êtres malades, hospitalisées, de mourir", déclare-t-il sur Europe 1.

Plus de 4 millions de personnes prioritaires n'ont toujours pas été vaccinées

Ce mardi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a indiqué que plus de 4 millions de personnes prioritaires attendaient encore d'être vaccinées. "Si on se fixe une cible de 80% d'une tranche d'âge qui doit être vaccinée pour être protégée, il y a encore 4,3 millions de Français qui relèvent de la vaccination qui n'ont pas encore été vaccinés", expliquait-il à l'issue d'une visite de la cellule de crise de l'ARS Île-de-France à Saint-Denis. "Il y a des personnes très âgées pour lesquelles il est difficile de se déplacer ou plus difficile d'entrer en contact avec l'organisation de la vaccination. Il faut les attendre, il faut aller les chercher", affirme Alain Fischer, qui rappelle qu'une campagne menée par l'Assurance maladie est actuellement menée pour entrer en relation avec ces personnes.

Il n'y a pas de gâchis.
Alain Fischer, président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale

Pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, il ne fait cependant aucun doute que les créneaux de vaccination non utilisés débouchent sur un gâchis de doses, ce qu'elle qualifie ce mercredi sur franceinfo de "scandale". L'élue socialiste, possible candidate à l'élection présidentielle, réclame depuis fin mars à ce "qu'on débride la vaccination, que toutes celles et ceux qui veulent puissent le faire".

"On est dans une phase d'expansion du nombre de créneaux disponibles, donc il y a des ajustements qui se font", explique de son côté Alain Fischer. Et d'assurer : "Si on regarde les courbes du nombre de doses administrées, on voit bien que les choses avancent comme il faut et qu'il n'y a pas de gâchis. Marginalement ça existe, comme dans tout processus humain, mais fondamentalement les doses sont utilisées." 

Le "Monsieur vaccination" du gouvernement dit en revanche ne pas voir d'inconvénient à ce que des doses restantes en fin de journée soient utilisées "pour des personnes plus jeunes" que celles actuellement ciblées par le gouvernement. "Mais fondamentalement, il faut suivre les priorités et aller au bout du processus de vaccination des personnes vulnérables."


C.A.

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