Covid-19 : pourquoi le taux d’incidence des 6-10 ans est-il beaucoup plus élevé qu'en population générale ?

Publié le 30 novembre 2021 à 19h13

Source : JT 20h WE

DÉPISTAGE - Depuis la rentrée scolaire, le 8 novembre, les écoles se plient à d'incessants tests et les semaines sont rythmées par les fermetures de classes. L'absence de vaccination et les tests massifs expliquent le taux d'incidence très élevé dans cette classe d'âge.

Au 26 novembre, le taux d'incidence de l'ensemble de la population était de 292 pour 100.000 habitants. Chez les 6-10 ans, à la même date, sur une moyenne de sept jours, ce taux était de 618 pour 100.000, soit un taux deux fois plus élevé que la moyenne nationale. 

Cependant, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, selon l'épidémiologiste Catherine Hill. "C’est normal, les enfants ne sont pas vaccinés. Donc le virus circule plus", relève-t-elle auprès de LCI. 

Un taux de dépistage huit fois plus important qu'à la rentrée des vacances de Toussaint

Cette explication est partagée par Isabelle Claudet. "Maintenant que les adultes sont vaccinés, les cas positifs sont surtout des enfants. Cela pourrait d'ailleurs nous faire basculer sur une épidémie principalement pédiatrique", nous précise la responsable des urgences pédiatriques à Toulouse, rappelant cependant que les cas graves ne sont pas, eux, en augmentation au sein de cette tranche d'âge. 

Autre explication avancée par ces deux professionnelles : ce taux d'incidence particulièrement haut est dû à un taux de dépistage plus élevé. Depuis la rentrée scolaire des 6-10 ans, le 8 novembre dernier, le dépistage a fortement augmenté, notamment à cause du protocole sanitaire en vigueur. 12.403 tests pour 100.000 enfants de cette tranche d'âge ont été ainsi réalisés au 26 novembre, selon les données disponibles sur Geodes. C'est huit fois plus qu'à la rentrée et deux fois plus que l'ensemble de la population à la même date.

La rapide augmentation de la contamination chez les plus jeunes explique d'ailleurs l'explosion du nombre de classes fermées dans les écoles ces dernières semaines. Au 26 novembre selon le ministère de l'Éducation Nationale, 8890 classes ont renvoyé les enfants chez eux en France, un chiffre au plus haut depuis le début de l'année scolaire et qui a doublé en une semaine. Pour autant, l'école n'est pas un lieu plus contaminant qu'un autre, rappelle Isabelle Claudet, qui alerte malgré tout sur la baisse du respect des gestes barrières chez les enfants, comme dans l'ensemble de la population.

Si le taux d’incidence est plus fort, ce n’est donc pas lié à une virulence plus forte du virus, mais bien à la manière dont est calculé l'indicateur. Le développement de formes graves n’étant pas plus fort pour ce public, la vaccination des moins de 12 ans n’est donc pas urgente pour ces deux expertes. "On trouve beaucoup de tests positifs, mais ce sont des porteurs sains", affirme la pédiatre. 

Plutôt que l'ouverture à la vaccination des plus jeunes, comme cela a été fait aux États-Unis, la responsable des urgences pédiatriques a donc surtout appelé au respect des gestes barrières, à l'école comme dans la vie de tous les jours. "Les enfants qu'on a chez nous, ils sont surtout contaminés auprès des adultes", souligne Isabelle Claudet.

En France, les autorités attendent un avis de la Haute autorité de santé (HAS) pour décider d'une éventuelle campagne de vaccination des enfants de 5 à 11 ans à partir de janvier 2022. L'EMA, l'agence européenne du médicament, a d'ores et déjà donné son feu vert. Pour l'heure, la HAS recommande une vaccination ciblée sur les enfants les plus fragiles. 


Aurélie LOEK

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