Qu'est-ce que le PIMS, ce syndrome post-Covid qui touche les enfants ?

Publié le 30 avril 2021 à 17h45, mis à jour le 1 mai 2021 à 10h50
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ILLUSTRATION - Source : Martin BUREAU / AFP

DÉCRYPTAGE - Le "syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique" (MIS-C ou PIMS) toucherait certains enfants et adolescents, des semaines après avoir contracté le Covid-19. LCI fait le point sur cette pathologie rare.

"Notre fille était en train de mourir sous nos yeux". Dans une lettre relayée par le journal L’Indépendant mercredi 28 avril, une mère de famille avertissait le président de la République sur le danger du PIMS, une forme de maladie infantile sévère pouvant se développer après une infection au Covid-19. 

Selon le dernier bulletin hebdomadaire de Santé Publique France,  plus de 500 cas auraient été observés en France entre le 1er mars 2020 et le 25 avril 2021. Mais alors de quoi s'agit-il ? 

Quels symptômes ?

Le "syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique" (MIS-C ou PIMS) est une maladie rare créant des troubles cardiaques chez des enfants et de très jeunes adultes (7 ans, âge médian des cas). Ressemblant à la maladie de Kawasaki, elle entraîne presque à coup sûr une fièvre de plusieurs jours et, dans la majorité des cas recensés, des troubles gastro-intestinaux (douleurs abdominales, nausées et vomissements, diarrhées) et du système cardiovasculaire. Des éruptions cutanées ont également été observées. 

"Les enfants peuvent avoir une rougeur aux yeux, conjonctivite, les lèvres asséchées et beaucoup de fatigue", ajoute dans les colonnes du Figaro Alexandre Belot, rhumato-pédiatre, membre de l'équipe de surveillance des nouveaux cas pour Santé Publique France. À noter que la plupart des enfants touchés étaient en bonne santé et n'avaient pas d'antécédents médicaux ou de facteurs de risque particulier. 

Quel lien avec le Covid-19 ?

Même si le PIMS n'est pas toujours le fruit d'une infection au Covid-19, le lien entre les deux pathologies semble avéré. Le 30 avril 2020, au cours d'une audition au Sénat, l'épidémiologiste Arnaud Fontanet indiquait que ce syndrome se manifestait "la plupart du temps dans le contexte d'enfants qui ont été infectés par le Covid-19 à peu près un mois avant". Un constat confirmé par Santé Publique France selon qui "plus de trois quarts des cas confirmés" (77%) de "syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique" affichaient des résultats sérologiques ou de tests PCR positifs. 

Michael Levin, professeur de biologie et de philosophie de l'Imperial College à Londres et l'un des auteurs d'une étude publiée dans The New England of Medicine (NEJM), a donné des précisions. Selon lui, la contraction du PIMS pourrait s'expliquer par "des réponses immunitaires adaptatives cellulaires ou humorales aberrantes" qui déclencheraient des "inflammations" ou  provoqueraient "des dommages aux organes". 

Quel traitement ?

La cause du MIS-C restant encore inconnue, il est difficile de trouver un traitement efficace. Une certitude toutefois : il entraîne souvent un passage en réanimation. Selon les autorités sanitaires, 215 des 501 enfants français atteints (43%) ont été traités en réanimation. 122 d'entre eux ont fait un passage en unité de soins critiques (24%). Les autres patients ont été hospitalisés en service de pédiatrie. 

La maladie de PIMS a fait une jeune victime en France, au tout début de la pandémie, quand elle était encore inconnue. Depuis ce drame, "les corticoïdes sont devenus le traitement standard", indique le professeur Alexandre Belot dans Le Figaro. Pour les professionnels de santé, il n'y a plus de quoi s'inquiéter outre mesure. Le nombre de cas rapporté reste faible : 1 à 2 pour 10.000 infections d'enfants. 


Maxence GEVIN

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