Don du sang : non, le sang des homos ne rend pas gay (et ne donne pas le sida)

Publié le 11 juillet 2016 à 9h55
Don du sang : non, le sang des homos ne rend pas gay (et ne donne pas le sida)

DON DE SANG - Depuis lundi 11 juillet 2016, les homosexuels peuvent donner leur sang (sous condition). L'annonce de la levée de l'interdiction n'était pas passée inaperçue parmi les esprits réactionnaires, aux arguments parfois... troublants. Un point sur le déroulement du don du sang s’impose.

Depuis ce lundi 11 juillet, les homosexuels peuvent donner leur sang. Comment, ce n'était pas le cas ? Non. Marisol Touraine a initié la levée l'interdiction l'hiver dernier et nous voici au premier jour où le don est ouvert aux homos. Cela tombe bien, il y en a besoin

Une restriction toutefois, de taille : la nécessité de l'abstinence. Si vous êtes gay, pour sauver des vies (don de sang, plaquettes, globules blancs) vous devez garantir n'avoir eu aucun rapport depuis un an. 4 mois pour le don de plasma. Des restrictions très critiquées.

EN SAVOIR + >>  Jean-Luc Romero : "Cette décision reste discriminatoire"

Mais certains craignent, au contraire, cette ouverture. Des sites complotistes ou intégristes crient au scandale. Christ news a même proclamé : "Recevoir un don de sang gay pourrait rendre homosexuel". Cela ressemble à une info parodique du Gorafi mais ils sont très sérieux. Sauf que non, le sang des homos ne rend pas homo, pas plus que l'ouverture du don aux homos ne risque de contaminer qui que ce soit avec le VIH. Explications. 

► Plus d'hétéros atteint du VIH
Les homosexuels souffrent de l’image d'une population à risque. Selon le ministère de la Santé , "les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes représentent la population la plus touchée avec un taux d’incidence annuel (le risque d'être contaminé en une année donnée) estimé à 1000 cas pour 100.000. Le taux d’incidence le plus faible est observé au sein de la population hétérosexuelle française, avec cinq cas par an pour 100.000." Malgré cette prévalence, il y a plus d'hétéros que d'homos atteint du VIH en France et 60% des nouvelles contaminations concernent les hétéros. 

► Le don du sang est très encadré
Le don de sang est très encadré. Le sang recueilli durant les dons n’est jamais transfusé directement au patient. Il n’y a pas de risque pour que le sang d’un homosexuel ou d’un hétérosexuel contaminé par le VIH se retrouve dans la chaîne de transfusion. Une fois prélevé à un donneur, le sang est qualifié et préparé avant d’être distribué aux hôpitaux et aux cliniques. Il sera ensuite transfusé à des patients. Suivons le parcours de votre poche de sang :

Le prélèvement ⇒ Un(e) infirmier(e) formé(e) prélève le sang du donneur reconnu apte au don.
La préparation ⇒ La poche prélevée est filtrée. Les globules blancs sont retirées. Ensuite, à l’aide d’une centrifugeuse, les composants du sang (les globules rouges, le plasma et les plaquettes) sont séparés. 
La qualification biologique des dons ⇒ Les tubes-échantillons recueillis sont soumis à une batterie de tests biologiques. Important : si les résultats présentent une anomalie, la poche de sang est mise de coté et le donneur averti.
La distribution - Conseil transfusionnel ⇒ D’importants contrôles sont effectués afin d’éviter toute incompatibilité entre le sang et celui du patient. 
La transfusion ⇒ Les patients sont transfusés.

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La rédaction de TF1info

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