PÉNURIE - En dépit de la demande présidentielle de vacciner sept jours sur sept, de nombreux vaccinodromes de France étaient en inactivité forcée, dimanche 11 avril, en raison d'un manque de doses et aussi parfois de personnel.
Les seringues étaient prêtes et les trente bénévoles au rendez-vous ce dimanche matin au vaccinodrome de Dreux, dans l'Eure et Loire. 1200 personnes auraient pu être vaccinées en une journée. Mais il manquait un détail essentiel. Les doses. Les Drouais devront attendre leurs arrivées lundi 12 avril pour se faire vacciner.
Alors, quand le gouvernement demande de redoubler d'efforts pour accélérer la vaccination même le dimanche, Pierre-Frédéric Billet, le maire LR de Dreux, ne cache pas son agacement. "Il ne faut pas dire n'importe quoi aux Français. On annonce des choses au niveau gouvernemental, mais la réalité est très différente sur le terrain. Donnez-moi des vaccins et moi, je vaccine du lundi au dimanche, sans difficultés, jusqu'à 22h."
100.206 vaccinations ce dimanche
Les plus grands vaccinodromes français n'échappent pas au manque de dose. le Stade de France inauguré en début de semaine était fermé ce dimanche 11 avril en raison du manque de doses. Idem pour le Palais des sports de Gerland à Lyon, le Vélodrome de Marseille et le Palais des expositions de Nice qui souffre également d'un manque de personnel.
Une pénurie qui plombe les chiffres de la vaccination alors que le gouvernement se félicitait ce jeudi d'avoir franchi le cap des 10 millions de primo-vaccinés et à la veille de l'ouverture de la vaccination au plus de 55 ans qui devait marquer un nouveau palier dans l'accélération de la campagne vaccinale.
Le gouvernement se félicitait ce vendredi d'un record de 510.000 personnes vaccinées en 24 heures, elles étaient 321.000 hier et ont chuté à 100.206 ce dimanche, un jour où l'on vaccine traditionnellement moins que le reste de la semaine. Il y en avait par exemple eu 60.000 le dimanche précédent.
10 millions de Français ont reçu une première dose de vaccin. On avance ! pic.twitter.com/xjm2QBCr2F — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 8, 2021
Au-delà des vaccinodromes, certains petits centres sont parvenus à contourner cette pénurie. C'est le cas à Vernon, dans l'Eure. Une ville de 23.000 habitants qui a réquisitionné le collège municipal qu'elle a transformé en centre de vaccination.
Grâce à la solidarité d'infirmières à la retraite qui viennent épauler le personnel médical épuisé et à un gros travail d'anticipation, le centre vaccine environ 1000 personnes par jour, du lundi au dimanche. "Je commande mes doses et je n'ai aucun problème d'approvisionnement. Mais on n'anticipe pas du jour au lendemain, on anticipe dans les 15 jours", explique Catherine Carpentier, responsable du centre de santé de Vernon. Soucieuse de suivre les demandes présidentielles, elle conclut : "On ne peut pas faire autrement que d'accélérer la vaccination, c'est pour cela qu'on se mobilise tous les jours."