Isolement des patients Covid : "Il faut arrêter de contraindre les libertés", estime le Pr Juvin

Publié le 30 novembre 2020 à 8h55, mis à jour le 4 décembre 2020 à 14h59

Source : TF1 Info

CORONAVIRUS - Invité de la matinale de LCI ce lundi 30 novembre, le professeur Philippe Juvin, chef des urgences à l'Hôpital européen Georges Pompidou, revient sur les différentes mesures prises par le gouvernement pour procéder à un déconfinement progressif et éviter une troisième vague.

En France, le dernier bilan des autorités sanitaires recense 198 nouveaux décès à l'hôpital, mais le nombre d'hospitalisations se stabilise. De quoi attester que les mesures prises par le gouvernement ont été les bonnes ? Selon le Pr Philippe Juvin, chef des urgences à l'Hôpital européen Georges Pompidou, interrogé ce lundi sur LCI, la réponse est oui : "Les vacances scolaires ont eu un impact important. On observe moins de patients atteints du Covid qui arrivent aux urgences [...] et en tendance moins de patients qui entrent à l'hôpital (...) la vraie difficulté pour l'hôpital aujourd'hui, c'est qu'il est plein [...] Il va falloir un certain nombre de jours voire de semaines pour une décrue, pour que l'hôpital reprenne de l'oxygène de manière à avoir une activité normale. L'un des grands sujets étant la déprogrammation des patients n'ayant pas le Covid." Le professeur évoque à ce sujet une "retour à une situation peu à peu normale".

Concernant le calendrier de déconfinement établi par le gouvernement avec trois dates clefs (28 novembre, 15 décembre, 20 janvier), le Pr Juvin le juge "cohérent" mais déplore parallèlement des "incohérences" à l'instar des jauges qui sont "nécessaires" mais "inadaptées". Dimanche, le conseil d'Etat a donné gain de cause à l'Eglise catholique et demandé au gouvernement de revenir "dans les trois jours" sur l'interdiction des messes en France avec une jauge limitées à 30 personnes. Sur ce sujet, "le bon sens voudrait que les jauges soient adaptées aux lieux d'accueil" assure le Pr Juvin. "J'espère qu'il va revenir". 

"La logistique n'est pas le métier de l'Etat"

Autre grief : le souhait du gouvernement d’imaginer de possibles contraintes pour les personnes infectées par le coronavirus et leurs cas contact qui ne respecteraient pas les consignes, notamment un isolement contraint des patients Covid : "Jusqu'ici on a testé et quand la personne est positive, on lui demandait de s'isoler, ce qui est difficile voire impossible à faire", constate-t-il. "Ce qu'il faut faire, c'est pas rendre l'isolement obligatoire [...] mais donner les moyens aux gens de s'isoler, en proposant des chambres d'hôtel. Et quand ces personnes sont seules, une logistique pourrait se mettre en route et vous apporte votre repas pendant sept jours. Avant de rendre obligatoire l'isolement, il serait bien qu'on le facilite [...] Il faut arrêter de contraindre les libertés, on a déjà beaucoup donné. Aider les gens à être responsables, ce serait déjà pas mal".

"Nous n'avons toujours pas de données scientifiques publiées publiquement", déplore-t-il. "Cette affaire de vaccination de masse est une question logistique. Or la logistique n'est pas le métier de l'Etat", affirme-t-il, assurant que son "organisation pratique" doit être confiée "à des entreprises privées de logistique soit l'armée". "Il faut aussi que l'Etat s'appuie sur les régions", ajoute-t-il. 


La rédaction de TF1info

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