ACCÈS AUX SOINS – Ophtalmologiste, dermatologue, gynécologue… Consulter un médecin spécialiste est devenu un véritable parcours du combattant, et les délais ne font que s’allonger. Il faut désormais patienter 61 jours en moyenne pour décrocher un rendez-vous, contre 48 jours en 2012.
Il en faut, de la patience, quand on est patient. Preuve en est avec cette nouvelle étude de l’Observatoire de l’accès aux soins, réalisée par l’Ifop pour le cabinet Jalma, et dont les résultats ont été publiés par Le Figaro ce jeudi. En moyenne, comptez 61 jours pour voir un médecin spécialiste libéral. C’est 13 jours de plus qu’en 2012. Même constat pour les médecins généralistes, chez qui le délai d’attente a doublé, pour atteindre 8 jours en moyenne.
Aucune spécialité n’est épargnée par la détérioration de l’accès aux soins. Avec 117 jours d’attente, les ophtalmologistes restent les professionnels qui demandent le plus de prendre son mal en patience. Le délai pour décrocher un rendez-vous s’est ainsi allongé de 13 jours en l’espace de 5 ans. Vous pouvez aussi compter plus ou moins 68 jours avant de voir un gynécologue – soit 13 jours de plus qu’en 2012 également - et 64 jours pour voir un dermatologue (plus 23 jours).
De 62 à 124 jours d'attente chez un ophtalmologiste
Autre constat marquant : l’accès dépend fortement de son lieu d’habitation. Le cabinet Jalma a d’ailleurs développé un simulateur en ligne permettant de calculer les délais d’attente avant de voir un spécialiste en fonction de sa région, son lieu de vie (agglomération ou zone rurale), son activité (afin d’estimer les contraintes des horaires) et sa pathologie (plus ou moins sévère).
Le simulateur montre ainsi qu’une personne qui travaille, qui n’est pas atteinte d’une maladie grave et qui vit dans une commune rurale du Nord-Pas-de-Calais attendra probablement 124 jours avant de pouvoir consulter (273 jours étant l’attente maximale observée). En revanche, une personne qui remplit les mêmes critères mais habite à Paris attendra en moyenne 62 jours (186 jours étant le délai d’attente maximale).
Même si les remèdes de grand-mère ont le vent en poupe, ils sont loin de pouvoir soigner tous les maux. Pour certaines pathologies, la consultation d’un spécialiste s’impose. Et pourtant, les délais parfois très longs poussent de nombreux Français à renoncer aux soins. Le sujet de la désertification médicale mérite bien d’être posé une nouvelle fois sur la table, à l’approche des élections présidentielles.
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