SANTÉ - Emmanuel Macron a annoncé mardi le lancement d'une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose afin de mieux faire connaître, diagnostiquer et prendre en charge cette maladie dont souffre une femme sur dix en France. Voici comment.
"Ce n'est pas un problème de femmes. C'est un problème de société." Dans un message vidéo posté sur les réseaux sociaux de l'Élysée, Emmanuel Macron a lancé ce mardi une "stratégie nationale de lutte contre l'endométriose", dans la continuité du "Plan Buzyn" de mars 2019.
Objectif : mieux faire connaître, diagnostiquer et prendre en charge cette maladie, sur laquelle les connaissances restent lacunaires, mais qui touche plus de deux millions de Françaises et est la première cause d'infertilité en France.
"Garantir une prise en charge globale"
Le gouvernement avait fait part l'an dernier de son intention d'élaborer une stratégie nationale contre cette maladie, confiant une mission à l'eurodéputée LaREM Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue très engagée sur ce sujet depuis des années. Son rapport a été rendu mardi à l'Élysée.
Le chef de l'État a retenu ses propositions principales, parmi lesquelles figurent "la nécessité de garantir une prise en charge globale, personnalisée et équitable sur tout le territoire, le renforcement de la formation des professionnels de santé, la nécessité d'investir sur la recherche pour faire progresser la connaissance de la maladie".
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Liée à la présence de cellules d'origine utérine en dehors de l'utérus, qui réagissent aux hormones lors des cycles menstruels, l'endométriose est parfois asymptomatique, mais peut aussi se manifester par des règles abondantes et de violentes douleurs. Sa méconnaissance entraîne un retard diagnostic de sept ans en moyenne.
"Développer un 'réflexe endométriose'"
Des moyens seront débloqués "à la hauteur des enjeux" pour la recherche, a déclaré le chef de l'État. Ensuite, chaque région va devoir "identifier précisément des filières territoriales de soins avec au moins un centre de recours et d'expertise". "Il y aura un financement national spécifique", a précisé l'Élysée.
Enfin, "il faut développer ce qu'on pourrait appeler un 'réflexe endométriose' auprès de tous les publics : à l'école, à l'université, à la maison, au bureau, et même, et surtout, dirais-je, dans les milieux médicaux", estime Emmanuel Macron.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, "rassemblera prochainement un comité de pilotage national pour définir le plan d'action et le mettre en œuvre avec les représentants des patientes et des professionnels, et de tous les ministères et secteurs concernés", ajoute-t-il. Ce comité tiendra sa première réunion en février.