ETAT DES LIEUX - Alors que le ministre de la Santé doit faire un nouveau point hebdomadaire sur la situation épidémique ce jeudi à 18 heures, les voyants sont au rouge dans plusieurs grandes métropoles, susceptibles d'atteindre le dernier échelon avant l'état d'urgence sanitaire.
Une semaine après l'annonce par le ministre de la Santé d'un nouveau découpage zonal dans l'Hexagone, les voyants continuent de passer au rouge dans les grandes métropoles. Au point d'en faire basculer certaines, à l'instar d'Aix-Marseille et la Guadeloupe, en zone d'alerte maximale, le dernier échelon avant l'état d'urgence sanitaire ? Le ministère de la Santé a assuré ce lundi que rien n'était acté et que seules les données consolidées collectées sur sept jours permettraient de trancher.
Pour rappel, ce changement de zone est théoriquement possible dès lors que le taux d'incidence du virus est supérieur à 250 cas pour 100.000 habitants, et que plus de 30% des lits en réanimation sont occupés par des patients Covid-19. Or, Paris et sa petite couronne, mais aussi Lyon, Lille, Grenoble, Toulouse et Rennes, pour l'heure en zone d'alerte renforcée et déjà soumises à certaines mesures restrictives, flirtent avec ses seuils.
Que disent les chiffres à Paris ?
Dans la capitale, malgré ces mesures, la situation continue de s'aggraver, avec une circulation du virus élevée. D'après les chiffres de Santé Publique France, le taux d'incidence sur les sept derniers jours est en effet estimé à 259,6 cas pour 100.000 habitants, contre un seuil d'alerte fixé par le gouvernement de 250 cas. Toutefois, à analyser la situation plus largement en prenant en compte la petite couronne, les chiffres demeurent en deçà de ce fameux pallier à ne pas dépasser. S'agissant des catégories à risque, et notamment des plus de 65 ans, pour lequel le seuil est fixé à 100, les voyants sont là encore partiellement passés au rouge. Dans le détail, il est de 132 pour les 60-69 ans, 75 pour les 70-79 ans et 70 pour les 80-89 ans et 78,8 pour les plus de 90 ans.
S'agissant du dernier seuil qui peut s'avérer décisif pour acter un passage en zone d'alerte maximale, à savoir un taux de plus de 30% d'occupation des lits de réanimation par des patients atteints du Covid-19, il convient également de nuancer. En effet ce dernier critère n'est pas atteint pour Paris même (25%) mais dépassé en prenant en compte l'Ile de France compte-tenu des interactions qui existent entre les hôpitaux (32,1%).
A Lyon ?
À Lyon, le taux d'incidence est de 257 cas pour 100.000 habitants dans la population générale, 142 chez les plus de 65 ans, selon les chiffres de l'Agence régionale de Santé. Le taux d'occupation en réanimation est pour l'heure de 25% - en deça du critère fixé par l'exécutif.
A l'échelle du département, selon le dernier bilan de Santé Publique France daté de mardi le nombre d'hospitalisations dans les services classiques et en réanimation est en légère baisse dans le Rhône, et plus largement en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans le détail, 341 patients étaient encore hospitalisés dans le département (pas de changement en 24h) ; 31 nouvelles hospitalisations ont été enregistrées en 24 heures ; 68 personnes se trouvaient dans les services de réanimation (-1 en 24h) contre 300 patients au plus fort de la crise ; 8 nouvelles admissions en réanimation ont été enregistrées en 24 h ainsi que 4 nouveaux décès.
A Lille, Toulouse, Grenoble ?
À Lille, le taux d'incidence est de 294 pour l'ensemble de la population, 158 pour les plus de 65 ans, toujours selon l'Agence régionale de Santé. Le taux d'occupation en réanimation est encore limité, autour de 15%.
À Toulouse, le taux d'incidence est de 255 sur l'ensemble de la population, 132 chez les plus de 65 ans. Sur toute la région Occitanie, 121 patients Covid sont hospitalisés en soins critiques, sur les 460 lits initialement disponibles, soit un taux d'occupation de 26%. Légèrement en deça du seuil d'alerte maximale.
À Grenoble aussi, deux des trois seuils fixés par le gouvernement sont atteints, à savoir l'incidence de 282 cas pour 100.000 habitants, et 138 chez les plus de 65 ans.
Au regard de la dégradation de la situation épidémiologique, Rennes compte elle aussi parmi les métropoles dans le viseur. Ce lundi l’Agence régionale de santé (ARS) a cependant annoncé une baisse du taux d’incidence du coronavirus dans la région, au cours des dernières 72 heures. En Ille-et-Vilaine, le taux d’incidence atteignait alors 111,7.