Une étude quantifie la dose d'alcool à partir de laquelle l'espérance de vie diminue

Publié le 14 avril 2018 à 18h59
Une étude quantifie la dose d'alcool à partir de laquelle l'espérance de vie diminue
Source : Bennett Raglin / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

SANTE PUBLIQUE - Une nouvelle étude tente de mesurer l'impact de la consommation d'alcool sur notre santé. Sans surprise : boire de l'alcool régulièrement, à partir de l'équivalent de 10 verres par semaine, diminue notre espérance de vie.

Cette nouvelle étude pourrait venir assombrir les débuts de soirée en terrasse qui se profilent avec le retour des beaux jours. Amateurs de rosé et autres alcools, vous devriez peut-être vous raviser si vous en êtes à votre neuvième verre d'alcool de la semaine. En effet, une nouvelle étude sur le sujet confirme, comme on le savait déjà, que l'alcool réduit l'espérance de vie. Mais les chercheurs ont cette fois tenté de quantifier la dose d'alcool à ne pas dépasser. 

Selon cette étude publiée dans The Lancet, le niveau de consommation sans danger exagéré est de 100g d'alcool pur par semaine. Ramené à ce que nous connaissons en France, cela représente à peu près 10 verres standards (demi de bière, verre de vin ou shot d'alcool fort). En d'autres termes, si vous consommez dix verres de vin par semaine, vous vous exposez à certains risques. 

Cette étude, menée par une équipe de chercheurs internationaux, a étudié les habitudes de consommation de près de 600 000 buveurs en reprenant les données de 83 études dans 19 pays. La moitié des personnes étudiées ont indiqué boire plus de 100 grammes par semaine (l'équivalent d'un verre et demi par jour), ce qui réduirait l'espérance de vie d'une personne de 40 ans d'environ six mois. Et 8,4% d'entre eux ont indiqué boire plus de 350 grammes par semaine. C'est à partir de ce seuil que l'espérance de vie diminue vraisemblablement de quatre à cinq ans. 

L'équipe de chercheurs a également étudié les liens entre la consommation d'alcool et le risque de maladies cardiovasculaires. Les personnes qui boivent le plus présentent un risque plus élevé d'accident vasculaire cérébral, d'insuffisance cardiaque, de maladie hypertensive mortelle et d'anévrisme aortique mortel. 

"L'enseignement de cette étude pour la santé publique est que si vous consommez déjà de l'alcool, boire moins peut vous aider à vivre plus longtemps et réduire votre risque de développer plusieurs maladies cardiovasculaires", a déclaré Angela Wood, biostatisticienne de l'Université de Cambridge, au Guardian. Le Dr Dan G. Blazer indique lui que "cette étude a montré que boire de l'alcool à des niveaux que l'on croyait sûrs est en réalité lié à une espérance de vie plus faible et à plusieurs problèmes de santé". 

Il serait peut-être donc judicieux d'établir des directives de consommation spécifiques à chaque pays
Petra Meier, professeur de santé publique à l'université de Sheffield au Royaume-Uni

Santé publique France avait rendu publique en mai 2017, un avis d'experts indépendants qui préconisaient 10 verres par semaine maximum. Selon la base de données de l'Alliance internationale pour la consommation d'alcool responsable (IARD), organisation d'alcooliers, certains pays fixent la limite bien plus haut, à 40 g d'alcool pur par jour : la Corée du Sud, l'Espagne, l'Estonie, le Japon, la Roumanie ou encore l'Uruguay.

Pour Tim Chico, professeur de médecine cardiovasculaire à l'Université de Sheffield, "il est difficile d'estimer avec précision les risques de l'alcool pour la santé, mais l'ampleur et la conception de cette étude font que ces résultats sont fiables et applicables aux pays du monde". "Cette étude montre clairement que, dans l'ensemble, la consommation d'alcool ne présente aucun avantage pour la santé", dit-il. C'est dit. 


La rédaction de TF1info

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