Femmes enceintes battues ou sous emprise : le futur bébé est aussi en danger

Publié le 9 mars 2016 à 18h26
Femmes enceintes battues ou sous emprise : le futur bébé est aussi en danger

GROSSESSE – Une étude américaine vient de mettre en lumière le lien entre violences domestiques et risque d'accouchement prématuré pour les femmes enceintes. Un constat qui peut sembler évident mais la violence n'est pas toujours là où on l'attend.

Les violences domestiques ne se matérialisent pas que sous la forme de coups. Si, malheureusement, les abus physiques sont légion dans ce domaine, la violence peut se cacher derrière des comportements, des mots ou de situations. Et face à tous ces abus, une catégorie de femmes est plus exposée que les autres : il s'agit des futures mères.

Non seulement les futures mères battues ou abusées sont-elles exposées aux mêmes dommages que chaque victime, mais leur embryon ou fœtus est, lui aussi, exposé à des risques. Selon une étude de l'université américaine de l'Iowa, tous les abus physiques, sexuels, mais aussi moraux, émotionnels ou même économiques peuvent entraîner des naissances prématurées ainsi que des retards de croissance. Les chercheurs ont ainsi analysé des données issues de 50 études regroupant plus de cinq millions d'enfants dans 17 pays différents. Leurs conclusions visent à démontrer l'urgence d'identifier les situations de danger dans lesquelles une femme enceinte pourrait évoluer.

Identifier le plus rapidement possible les situations à risques

Les abus en tout genre peuvent directement mettre en danger la mère et son futur enfant mais ils peuvent également provoquer des comportements à risques chez cette dernière. Acculée, elle peut être tentée de se tourner vers l'automédication, l'alcool ou même la drogue.

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Contactére par nos confrères du quotidien britannique The Guardian , l'auteur de l'étude Audrey Saftlas explique : "Les violences domestiques exercées par un conjoint ou un ex-conjoint sont à surveiller de très près en cas de grossesse, ce sont deux vies qui sont en jeu. Même si les taux de violence envers les femmes diffèrent selon les pays du globe, il convient d'identifier rapidement toutes les situations problématiques pour pouvoir agir vite. Il faut encourager la femme victime à parler et ensuite la soutenir."

Libérer la parole

Car les risques sont réels. Dans le détail de l'étude publiée par BJOG : An International Journal of Obstetrics and Gynaecology , les auteurs reviennent sur les statistiques enregistrées auprès des femmes enceintes victimes de violences. Chez ces dernières, les naissances prématurées étaient 2,3 fois plus fréquentes et le poids des enfants était 2,5 fois plus faible que la moyenne.

Même si ces situations sont souvent très complexes, il convient avant tout de libérer la parole de ces femmes. Si vous ou une femme enceinte de votre entourage faites l'objet de violences, qu'elles soient physiques ou morales, il faut rapidement en référer à un professionnel de santé. Lors de votre suivi de grossesse la sage-femme ou le médecin que vous voyez tous les mois est l'interlocuteur privilégié pour aborder ce sujet. Ces derniers pourront conseiller et aider la mère à prendre les meilleures décisions pour elle et pour l'enfant à naître.

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La rédaction de TF1info

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