Fin de vie : la fédération des médecins réclame le droit d'administrer un sédatif

Publié le 28 décembre 2019 à 16h45
Fin de vie : la fédération des médecins réclame le droit d'administrer un sédatif

SANTÉ - Dans Le Parisien, ce samedi 28 décembre, le président de la Fédération des médecins de France (FMF) demande à pouvoir administrer des anxiolytiques jusqu'ici réservé au milieu hospitalier pour accompagner les patients en fin de vie.

Le président de la Fédération des médecins de France réclame le droit d'administrer du midazolam, qui peut être utilisé pour mettre en œuvre une sédation profonde jusqu'à la mort, alors qu'un généraliste normand a été mis en examen courant novembre pour ce motif.

"On veut avoir le droit d'administrer des sédatifs comme le midazolam, jusqu'alors réservé au milieu hospitalier", affirme Jean-Paul Hamon, président de la FMF dans une interview publiée samedi dans Le Parisien, soulignant qu'il ne s'agit pas d'euthanasie. "Pas du tout. C'est une étape supplémentaire dans la prise en charge de la douleur. (...) Ça s'appelle du soin. Evidemment, l'utilisation du midazolam serait tracée, encadrée", dit-il, reconnaissant avoir lui aussi aidé des patients à partir, dans le passé.

"C'est arrivé", affirme-t-il. "Je n'ai jamais utilisé du midazolam mais d'autres anxiolytiques". Une pratique courante, selon le président de la FMF, pour qui "la France serait un Sahara médical" s'il "fallait interdire d'exercice tous les médecins généralistes qui prennent en charge la fin de vie, sans être tout à fait dans les règles".

Le midazolam est le médicament qui est utilisé pour mettre en œuvre une sédation profonde et continue jusqu'à la mort lors d'un arrêt d'un traitement autorisé par la loi en cas "d'obstination déraisonnable".

Un médecin traitant, qui exerçait à Angerville-la-Martel, à 50 km du Havre, a été mis en examen mi-novembre pour avoir involontairement causé la mort de cinq personnes âgées en prescrivant ce médicament d'ordinaire réservé à un usage hospitalier.  Il a reconnu les faits tout en précisant "qu'il ne s'inscrivait pas dans une démarche d'euthanasie", selon un communiqué du parquet. Il est interdit d'exercer tout comme son épouse, anesthésiste, mise en examen pour complicité et abus de confiance. 

Dans le cadre de cette enquête, le corps de sept des patients du médecin, décédés entre 2015 et 2019, ont été exhumés et pour cinq d'entre eux les analyses toxicologiques ont conclu à la présence de midazolam dans l'organisme.


La rédaction de TF1info

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