Gènes : des scientifiques découvrent la vie après la mort

par Julie BERNICHAN
Publié le 28 juin 2016 à 15h09
Gènes : des scientifiques découvrent la vie après la mort

BIOLOGIE – Des chercheurs américains révèlent que certains gènes se réveillent après la mort. Ces observations, faites sur la souris et le poisson zèbre, pourraient améliorer les greffes d’organes et la criminologie.

Des gènes zombie. A la mort d’un individu, son système cardiovasculaire et respiratoire cesse de fonctionner. Mais des scientifiques révèlent que toute forme de vie ne disparaît pas pour autant. En effet, certains gènes pourraient survivre plusieurs jours après le décès.

Cette étrange découverte a été faite par des chercheurs de l’université de Washington (Etats-Unis). Leur objectif de départ : déterminer si l’activité des gènes cessait progressivement ou soudainement après la mort. 

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Plus de 500 gènes se réveillent après la mort


Pour cette étude, ils ont étudié les gènes de souris décédées pendant deux jours. Ceux des poissons-zèbres ont été observés sur une période de quatre jours. Verdict : des centaines de gènes continuent leur activité même après la mort du cobaye, et ce chez les deux espèces. Plus précisément, 515 gènes de la souris fonctionnaient encore le premier jour. Du côté du poisson-zèbre, 548 étaient encore actifs quatre jours après le décès de l’animal.

Parmi ces gènes, certains stimulaient l’inflammation et le système immunitaire. Une réaction bénéfique en cas d’urgence. Mais fait plus surprenant, d’autres gènes, qui ne s’expriment qu’à l’état d’embryon, se sont réveillés. Alors même que ce type de gènes n’est plus nécessaire après la naissance.

Des gènes qui tentent de réanimer le mort

Comment est-ce possible ? Peter Noble explique dans Science que les cellules de l’organisme se retrouvent dans une situation similaire à celle d’un embryon qui se développe très vite. Les gènes chercheraient donc à recréer des éléments de l’organisme. Une sorte de tentative de réanimation.

Cependant, tous ces gènes "zombie" ne sont pas bénéfiques. Certains d’entre eux pourraient accélérer la croissance de cancers. Une raison qui pourrait expliquer pourquoi les receveurs d’organes ont plus de risques de développer une tumeur. Ce facteur s’ajoute à celui de la prise de médicaments immunosuppresseurs, nécessaires pour éviter le rejet.

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Cette découverte pourrait aussi aider les criminologues. Connaître l’expression des gènes après un décès pourrait aider à le dater par exemple. Pour le moment, les conclusions de ces travaux sont à prendre avec précaution. La recherche a bien été déposée sur le serveur de prépublication BioRxiv mais ils n’ont pas encore été relus par un comité de lecture.

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Julie BERNICHAN

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