TRÊVE DE NOËL- Les manifestants opposés au pass sanitaire qui s'étaient introduits dans l'hémicycle du Conseil régional de Guadeloupe ont finalement quitté les lieux de leur plein gré en promettant de nouvelles actions après Noël.
Une centaine de personnes s'était installées la veille dans l'hémicycle du Conseil régional de Guadeloupe, à Basse-Terre, interrompant une session plénière en cours. Les élus et le président du Conseil avaient pu quitter les lieux sans encombre, et seul du mobilier semble avoir été endommagé. Ce collectif d'organisations syndicales et citoyennes, fédérées au départ contre l'obligation vaccinale des soignants et des pompiers, a finalement cessé l'occupation ce vendredi 24 décembre en début d'après-midi, prévoyant une réunion lundi pour décider de prochaines actions.
"On va acheter notre igname, boudin, cochon, (pour le repas traditionnel de Noël, ndlr) et on va retrouver nos camarades sur le piquet de grève du Centre hospitalier de Basse-Terre", a indiqué Elie Domota, leader du LKP, en quittant les lieux. Le collectif, dont une partie a passé la nuit sur place, demandait que l'État se joigne à la table des négociations, interrompues depuis deux semaines, pour discuter des problématiques à l'origine d'une crise sociale qui secoue la Guadeloupe depuis début novembre, avec comme déclencheur l'opposition à l'obligation vaccinale.
Aucune marge de négociation (...) pour abroger une loi de la République
Le ministère des Outre-mer
Un peu plus tôt dans la journée, avant la fin de l'occupation, l'État avait adressé une fin de non-recevoir aux manifestants : il n'y a "aucune marge de négociation", avait ainsi réagi le ministère des Outre-mer, "pour abroger une loi de la République votée par le Parlement", allusion sans la nommer à la revendication de renoncer localement à l'obligation vaccinale. L'ensemble de la classe politique, au niveau guadeloupéen ou national, a condamné l'intrusion au Conseil régional.
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Un premier cas de variant Omicron a été détecté samedi en Guadeloupe, où la quatrième vague de Covid-19 a fait plus de 800 morts, mais où la résistance à la vaccination demeure très forte. Au mouvement initial de contestation de l'obligation vaccinale, s'était agrégées des revendications sociales plus vastes. Alors que le dialogue est rompu depuis quinze jours, le ministère des Outre-mer a annoncé en début de semaine que les personnels de santé des Antilles persistant à refuser la vaccination seraient "suspendus" au 31 décembre et pourraient "s'orienter vers un nouveau métier" via une "cellule de reconversion".