Hôpitaux : des phtalates retrouvés dans certains dispositifs médicaux

par Julie BERNICHAN
Publié le 16 mai 2016 à 11h28
Hôpitaux : des phtalates retrouvés dans certains dispositifs médicaux

PERTURBATEUR ENDOCRINIEN – Un contrôle de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) révèle des traces de phtalates dans des perfuseurs, des transfuseurs et des sondes de nutrition. En cause, le DEHP, utilisé pour assouplir le plastique.

S’il y a bien un endroit où l’on pensait être à l’abri des perturbateurs endocriniens, c’est à l’hôpital. Et pourtant, les résultats d’analyses demandées par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) montrent que les dispositifs médicaux ne sont pas au-dessus de tout soupçon. Ainsi, des traces de DEHP, un perturbateur endocrinien utilisé pour assouplir le plastique, ont été relevées dans du matériel de perfusion, de dialyse ou d’alimentation par sonde. Pire, certains fabricants apposent la mention "sans phtalates" sur des produits en contenant. L’ANSM les a rappelés à l’ordre.

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Du DEHP dans 2/3 des dispositifs médicaux

Le contrôle de l’ANSM s’est concentré sur les dispositifs médicaux en polychlorure de vinyle plastifié (PVC). Du matériel couramment utilisé dans les hôpitaux pour administrer ou retirer de l’organisme des substances comme des médicaments, du sang, ou des liquides de nutrition. Ces dispositifs médicaux sont censés être exempts de DEHP, un phtalate classé cancérigène, mutagène et reprotoxique.

Or, des traces minimes de ce perturbateur endocrinien ont été retrouvées dans deux tiers des produits contrôlés. Et ce, même lorsque l’étiquette du produit mentionnait l’inverse. En tout, seulement 18 dispositifs sur 60 ne contenaient pas de phtalates.

Un rappel à l’ordre

L’ANSM n’envisage pas, pour l’instant, de sanctionner les fabricants. En effet, les taux minimes semblent exclure que la substance a été ajoutée intentionnellement. Toute la question est donc de mieux comprendre comment ce phtalate est arrivé dans ces produits. Cela pourrait être lors du processus de fabrication ou lors de la livraison, par exemple.

Cependant, l’agence a adressé un rappel à l’ordre à ceux qui affichaient la mention "sans phtalate" afin qu’ils la retirent. Depuis 2010, la réglementation européenne impose de signaler la présence du perturbateur endocrinien dans les dispositifs médicaux. L'utilisation de ces produits peut en effet présenter un risque pour les patients les plus sensibles comme les femmes enceintes et les enfants.

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Julie BERNICHAN

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